There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me

Depuis qu’il était arrivé des Etats-Unis, Caleb avait l’impression d’être dans un tout nouveau monde. L’Angleterre était certes un pays dans lequel on parlait anglais, mais c’était plus ou moins la seule chose qui rapprochait les deux pays. A part cet élément, la vie sociale était tout à fait différente, de même que leur réputation. Ici, personne ne les connaissait et ça voulait donc dire que pour la première fois de sa vie, il pouvait être exactement la personne qu’il voulait être. Plus de Caleb Eagles, le riche héritier de la fameuse famille du même nom. Aujourd’hui, il était un jeune homme comme les autres, de bonne famille certes, avec des connaissances que certains ne possédaient pas. Il avait une jeune sœur qu’il adorait et avec qui il s’entendait très bien, mais tout le reste était à construire. Caleb était actuellement en train de se construire une nouvelle vie : il se rendait souvent dans un centre où il aidait les personnes âgées et également les jeunes qui avaient besoin de lui. Toute la famille semblait commencer à s’habituer à sa nouvelle vie. Cela faisait aujourd’hui trois mois qu’ils étaient arrivés à Londres, et le premier septembre avait signé la première rentrée des enfants Eagles à Lungard, l’école de sorcellerie anglaise, extrêmement réputée, qui avait remplacé Poudlard suite à la guerre.
Caleb avait été e spectateur privilégié de ce changement, lui qui avait toujours été forcé par son père à s’intéresser à ce qu’il se passait en-dehors de Seattle. En soi, ça ne l’intéressait pas grandement puisque jamais il n’aurait dû mettre les pieds là-bas, mais c’était sans compter sur le besoin avide de son père de découvrir le monde maintenant qu’il avait la cinquantaine. Sa mère disait qu’il s’agissait d’une crise au début, Caleb savait que son père, un jour ou l’autre, voudrait quitter le pays qui l’avait vu naitre. D’ailleurs, le jeune homme avait remarqué un changement dans la personnalité de son paternel. Il semblait plus qu’épanoui et ça faisait plaisir à voir.

Cela faisait maintenant quelques jours qu’ils étaient rentrés à l’école. Chacun avait rejoint sa faction, Willie chez les audacieux et lui-même chez les altruistes. Ils avaient dû trouver leurs marques et pour ça, rien de mieux que de se fondre directement dans la masse. Ils avaient l’habitude de se croiser de temps en temps, à la sortie d’un cours ou l’autre, au détour d’un couloir, ou même lors du repas du soir, mais au final, eux qui avaient l’habitude de vivre ensemble, ils ne se voyaient pratiquement plus. C’est ainsi que le beau brun avait décidé que c’en était assez. Il avait très envie de voir et de parler à sa petite sœur, mais le meilleur moyen pour ça était de lui faire parvenir un mot lui stipulant qu’il avait envie de prendre de ses nouvelles. La réponse ne tarda pas à lui parvenir et Caleb fut rassuré de voir que le plaisir était partagé. Willie devait se plaire dans sa nouvelle vie mais elle semblait elle aussi avoir très envie de le voir. Le rendez-vous fut donc donné et le jour arriva enfin. Caleb éprouvait un certain enthousiasme à l’idée de voir sa petite sœur. Se dirigeant vers l’entrée de la forêt interdite où sa sœur qui avait donné rendez-vous, Caleb se promenait les mains dans les poches, profitant des quelques rayons de soleil qui venaient lui caresser le visage. Il croisa quelques étudiants, plus jeunes que lui généralement. Il n’était pas difficile de deviner à leur comportement à quelle faction appartenaient tous ces gens. C’était tellement évident d’ailleurs. Une fois arrivé, il attendit, regardant aux alentours, observant le tout. Mais alors qu’il se trouvait plongé dans ses réflexions, il sentit deux petites mains qui se posèrent sur ses yeux et une voix lui demandant qui c’était. Willa et ses jeux d’enfant, son innocence lui manquait dans sa vie d’adulte en dernière année. Il allait bientôt rejoindre le véritable monde et elle serait toujours cette enfant pleine de joie de vivre. Bien qu’il la soupçonnait de fréquenter un peu trop les mauvaises personnes. Quand elle lui rendit la vue pour le serrer dans ses bras, Caleb eut un léger sourire qu’il accompagna d’une caresse dans le dos.

Salut toi. Comment tu vas Willa ?

Caleb n’avait jamais été du genre très démonstratif avec sa famille. Il les aimait de tout son cœur bien sûr, mais il les aimait à sa manière. Rapidement il rejoignit sa cadette dans l’herbe et croisa les jambes pour s’installer plus confortablement. Il mourait d’envie de savoir comment ses premiers jours dans cette nouvelle école s’étaient passés, si elle s’y plaisait ou si elle avait envie de rentrer le plus vite possible à Seattle. Caleb sourit en la voyant sortir tout un tas de friandises de ses poches. Décidément, elle n’était pas prête de changer !

Je suis content de te retrouver aussi. On est tous les deux bien occupés apparemment.

L’observant terminer de vider le contenu de ses poches, Caleb fut surpris par son invitation à commencer la discussion. Il n’avait somme toute pas grand-chose à raconter, mais Caleb n’était pas un bavard. Il préférait écouter plutôt que parler.

Oh et bien, les altruistes sont vraiment la faction qu’il me fallait. On partage notre temps entre les cours et le groupe de soutien, on aide les plus jeunes, c’est intéressant de faire autre chose que ce que papa et maman nous disent de faire.

Il adorait ses parents, mais leur style de vie ne lui convenait plus. Le changement était agréable. Mais ce qu’il voulait surtout, c’était entendre parler de sa sœur et non pas de lui.

There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me

Caleb était heureux de pouvoir retrouver sa sœur, comme quoi même si sa vie à Lungard lui plaisait énormément, il avait aussi besoin de retrouver ses racines et ses racines, c’était sa sœur Willa. La jeune femme était incroyablement pétillante, encore une gamine qui ne se rendait pas compte que la fin de l’école, qui arriverait dans quelques années pour elle, représentait la fin d’une vie. Caleb se rendait compte que sa dernière année de cours représentait tout un monde de différence pour l’année suivante. Il allait devoir développer une nouvelle vie, apprendre à être un homme respectable, trouver un emploi et pour l’instant, il ne savait pas du tout quoi faire. Si pendant longtemps il avait songé à la possibilité de devenir enseignait, il n’était pas sûr que ça soit le genre de carrière que son père préconisait pour l’ainé de la famille Eagles. Il avait d’ailleurs songé à en discuter avec Willa pour qu’elle lui dise ce qu’elle en pense. S’il n’était pas nécessairement un érudit, il était excellent en sortilèges et en potions, il adorait ces deux matières et il rêvait de pouvoir transmettre ces deux passions à la nouvelle génération mais à nouveau, pour ça, il faudrait que son père soit d’accord, ce qui n’était pas encore fait. En voyant sa sœur le serrer dans ses bras, Caleb ne put s’empêcher de faire la même chose. Ils n’avaient pas vraiment eu l’occasion d’être séparés pendant de longues périodes quand ils étaient encore aux Etats-Unis, et depuis leur arrivée ici, ils passaient pratiquement tout leur temps ensemble. Il y avait un lien très fort entre eux, et leur mère avait toujours trouvé ça incroyable que malgré les trois ans de différence d’âge, ils soient aussi proches.

Installés sur l’herbe dans le parc, la première préoccupation du grand frère fut de savoir comment allait sa petite sœur, et il fut ravi d’apprendre qu’elle se portait bien. Ça se voyait sur son visage, elle respirait le bonheur dans le moindre de ses traits. Lui était beaucoup plus calme et réservé, ce qui était de toute façon son caractère habituel. Cependant, c’est vrai que c’était encore pire depuis qu’il était chez les altruistes. Dans un certain sens, tout le monde savait que les altruistes n’étaient pas nécessairement très amusants mais c’était bien pur lui, il pouvait se consacrer à son travail et à l’aide aux plus jeunes qui souvent avaient bien besoin d’un coup de main pour apprendre à pratiquer certaines choses.
Alors dans un premier temps, il écouta sa petite sœur lui raconter les frasques des audacieux, et il n’hésitait pas à ponctuer chacune de ses phrases de quelques petits commentaires, le premier de ceux-là étant :

Elle te fait peur ? A ce point ? Et pourquoi au juste ?

C’était davantage pour la faire parler. Ainsi, peut-être que Willa oublierait de le faire parler lui, mais il avait bien du mal à y croire. Sa petite sœur était d’une nature plutôt curieuse et il ne voulait pas croire qu’elle allait parvenir à se taire et à ne pas lui poser de questions sur sa vie sentimentale, plutôt inexistante depuis qu’ils avaient mis les pieds en Angleterre. C’était incroyable de voir à quel point les membres de sa famille avaient envie de le voir avec une jeune femme. Lui avait bien d’autres préoccupations pour être honnête. Même si par le passé il avait eu pas mal de relations d’un soir, ou plus sérieuses selon la jeune femme en question, il n’avait pas envie de se jeter la tête la première dans une histoire d’amour. Lorsque Willa lui parla de sa liberté, ce sentiment nouveau qu’elle éprouvait à présent, il comprit qu’il devait la rassurer. Willa devait certainement avoir des doutes sur sa faction, son comportement et son avenir en règle générale. Tous les deux vivaient dans une famille où l’on ne cessait de leur mettre la pression sur le moindre de leur choix, alors difficile de faire ses propres choix et de les assumer après ça.

Tu sauras choisir ce qui est bon pour toi, j’en suis persuadé. Tu es une jeune femme intelligente, alors n’aie pas peur et fais simplement ce que tu as envie de faire, pour toi, pas pour les parents.

Caleb éprouvait un respect sans limite pour ses parents mais ils avaient trop souvent été restreints dans leurs choix et maintenant, tous craignaient de ne pas être en adéquation avec les volontés de leur père. Mais alors qu’il s’attendait discuter avenir et tout ce qui s’en suit, Caleb se retrouva à devoir répondre à la question qu’il redoutait. Sa sœur était vraiment incroyablement prévisible. Eclatant de rire, Caleb finit par lui dire :

Je savais que tu allais me demander ça ! Et bien écoute, pour le moment je n’ai personne en vue, tu sais que ce n’est pas mon objectif. Mais qui sait, ça viendra peut-être.

Le jeune homme lui lança un clin d’œil avant de s’emparer de l’une des friandises au chocolat et de l’avaler. Il n’avait jamais été un grand amateur de sucreries mais finalement, tout en discutant comme ça, c’était plutôt agréable. Ecoutant les doutes de sa sœur, Caleb eut un regard réprobateur envers elle. Il avait toujours déteste qu’elle se sous-estime, surtout qu’à ses yeux elle était suffisamment douée pour pouvoir faire partie de n’importe quelle faction.

Hé ! Je t’interdis de te rabaisser comme ça. Tu es douée, tu le sais, tu dois juste prendre un peu confiance en toi. Si tu as choisi d’être là, c’est que tu y as ta place, et les autres n’ont qu’à aller se faire voir s’ils ne sont pas d’accord.

Il lui lança un sourire réconfortant avant d’entamer autre chose, histoire qu’elle ne commence pas à se poser trop de questions sur son choix.

Oh, j’ai besoin de toi. Tu sais que je réfléchis à ce que je ferai une fois sorti de l’école. J’ai une idée mais je ne suis pas persuadé que l’idée plaise à notre cher paternel.

Oh non, pas persuadé du tout. Mais cette fois, ça serait Willa qui parviendrait à le rassurer.