AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Bienvenue, YCDM réouvre ses portes en ce lundi 14/07.
Sur YCDM, seuls les élèves de Lungard (de 16 à 26 ans) et le personnel de l'école (plus de 26 ans), sont jouables.
La lecture de cette annexe est extrêmement conseillée pour bien cerner le contexte du forum, merci de bien la lire.
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Partagez
 

 symphonie de douceurs (joseph)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Wilhelmina Eagles
Wilhelmina Eagles
‹ audacieuse ›


Mes Parchemins : 267
Ici depuis le : 17/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyLun 21 Juil - 17:35


 
joseph&wilhelmina

mes peurs se sont toutes endormies, mes vacarmes sonores n’ont pas ouvert l’œil de la nuit.

La plume gratte le parchemin frénétiquement à mesure qu'elle écrit. Ce n'est qu'une petite missive mais il lui avait fallu trouver le temps pour pouvoir la rédiger puis l'envoyer. Dedans, Wilhelmina écrivait à son père tout ce qui se passait dans sa vie, vaguement, certes, mais cela lui semblait nécessaire. Elle aimait recevoir ses réponses avec des commentaires tantôt drôles tantôt faussement réprobateurs. Il l'aidait vraiment à se sentir mieux. C'était une sorte de thérapie parce qu'elle n'avait pas vraiment d'autres oreilles à qui en parler, ne voulant pas inquiéter Caleb pour rien. Elle ne lui cachait rien, enfin presque rien. Disons plutôt qu'elle ne voulait pas lui en parler tout de suite. C'était gênant, elle ne savait pas comment il régirait de savoir que dans une heure à peine, elle aurait rendez-vous avec un professeur. C'était tout de même dans un cadre purement scolaire ; elle souhaitait qu'il l'éveille sur l'art des potions. Mais le fait qu'ils se retrouvent tous les deux dans un café pouvait semer le doute. M. Hora. Joseph Hora. Tout le monde l'aimait et le respectait, d'après ce qu'elle avait entendu. Il était un bon professeur et il savait rendre intéressant sa matière et elle comprenait vraiment qu'ils puissent perdre patience des fois. Elle aussi avait vu à quel point il pouvait être un peu dur et sarcastique. Au départ, elle pensait qu'il prenait du plaisir à rabaisser les élèves, mais non. Avec elle, il avait été sympathique. Vraiment. Il lui avait sommé de rester deux minutes à la fin d'un cours. C'était la deuxième fois qu'ils se voyaient et il avait déjà compris à quel point les potions n'intéressaient guère Wilhelmina. Allie avait été une professeure formidable mais elle non plus ne portait pas les chaudrons dans son cœur, la brunette avait hérité ça d'elle. Il lui avait demandé s'il ennuyait ce qu'elle s'était empressée de démentir. La matière l'ennuyait. Le bonhomme était charmant. Les filles se perdaient souvent à le trouver beau, mais ça, c'était une autre histoire. Wilhelmina n'éprouvait que du pur respect pour le professeur. Elle ne lui donnait pas plus de quarante ans et être un maître des potions, à son âge, relevait du génie. Il devait avoir un don, c'était certain mais elle se demandait pourquoi il était venu enseigner à Lungard. D'autres voies lui étaient ouvertes où il aurait connu de grands succès, surtout en tant que jeune personne. Mais lui, avait préféré enseigner son art, dans une école où la plupart devaient être comme elle, il ne devaient pas non plus saisir exactement l'intérêt de faire des soupes dans un chaudron trois à cinq heures par semaines. Cela l'intriguait beaucoup. Le personnage même semblait entouré de mystères. Mue d'une curiosité pour le nouveau, cela parvint à définir si elle allait se rendre au rendez-vous qu'ils s'étaient fixé ou non. Malgré les hésitations compte tenu de leur statut élève/professeur et des mauvaises langues, elle voulait y aller. La chouette envolée, elle voulut passer dans son dortoir pour se changer. Les cheveux nattés, un rouge à lèvres rouge orangé, un tee-shirt basique gris, un jean acne (son préféré), son sac en bandoulière fait de vieux cuir et des converse qui commençait à arriver à la fin de leur vie. C'est casual, ça fait étudiante. Elle ne reste pas longtemps devant le miroir. Plus elle les évite, mieux elle se porte, elle avait encore du chemin à faire avant de pouvoir s'accepter vraiment. Elle n'aurait pas voulu qu'il croit qu'elle s'était apprêté pour que nécessaire pour lui et qu'elle avait des idées dans la tête. Elle n'était pas ce genre de fille. Pour les bijoux, elle ne quittait pas ses petits diamants d'oreilles discrets et le collier que sa mère lui avait gentiment laissé prendre. Elle sortit ensuite de l'enceinte du château et se dirigea vers le village, profitant de la douce torpeur de cette fin d'après-midi. Ils s'étaient donnés rendez-vous à la taverne, à l'heure du thé, elle ne savait pas si cette coutume perdurait encore mais elle trouvait ça charmant. Le village sorcier n'est pas immense, pour dire, c'est un village mais elle avait été surprise de voir qu'on y trouvait vraiment de tout. Il y avait même un petit port, elle se promit d'y passer un jour. Elle adorait les lieux poches des cours d'eau. On se sentait toujours un peu plus serein en entendant le bruit du courant. C'était vraiment agréable.

Elle poussa la porte de la vieille taverne et fut surprise de ne pas voir autant de monde qu'elle l'aurait cru, au départ. C'était plutôt calme, il n'y avait aucun élève. Du moins, aucune tête ne lui était familière. Elle le vit. Assis à une table, légèrement à l'écart. Son élégance la frappa. La façon dont ses yeux fixaient un point précis était indescriptible. Il semblait perdu dans un flot de pensées, tellement, que Willa eut l'envie de faire demi-tour de le laisser. Elle s'aperçut que les yeux du professeur venait de se poser sur elle. Trop tard. Il l'avait vu. Elle avança timidement vers sa table et s'assit. Il écrasa sa cigarette dans le cendrier. Elle le salua poliment, un petit sourire aux lèvres. « Bonjour professeur. » Wilhelmina ne se retint pas de l'observer longuement. La situation lui paraissait gênante mais pourtant, elle se sentait bien. Il la mettait mal-à-l'aise, d'un certain côté mais ce n'était même plus important. Elle était partagée entre regretter d'être venue et prétexter qu'elle ne pourrait pas rester longtemps. Pourtant, elle n'osa pas. Il fallait dire que le regard de M. Hora glissait sur elle comme une caresse, jamais un regard ne lui avait semblé aussi doux. En essayant de comparer ce contact invisible à quelque chose de matériel, le miel et un tiède rayon de soleil hivernal fut les premières choses qui lui vinrent à l'esprit.
love.disaster


Dernière édition par Wilhelmina Eagles le Lun 21 Juil - 21:35, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas

Joseph Hora
Joseph Hora
‹ érudit ›


Mes Parchemins : 133
Ici depuis le : 18/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyLun 21 Juil - 21:15


BEAUTÉ INTERSIDÉRALE ;
Quelques milliers de copies, épars, vides de bon sens, si ce n'était parfois un maigre humour, pour excuser des connaissances bien moindres encore. Combien d'heures avait-il réquisitionnées, pour un tel calvaire ? Qu'avait-il mérité pour souffrir de sottise permanente des autres ? Sans doute était-ce le lot de tous les professeurs, d'ainsi subir les assauts d'imbéciles élèves. Je vous demanderais d'accorder à ce pauvre homme bien des égards, de ne guère lui tenir rigueur d'un esprit si fermé – je vous le promets davantage ouvert, mais Joseph souffrait de ses maux intérieurs. Sans cesse, si bien que son propre esprit finissait par s'en lasser tout à fait, il ressassait mille questions sur son propre être, sur sa prétendue grandeur. N'était-il pas tout aussi faible que ceux qu'il se plait à disséquer ? Il se souvint alors, d'une manière limpide, que c'était bien précisément ce qui l'avait faite fuir, cette Merveilleuse. Il s'en désolait évidement, et se détourna alors, de ces insipidités pour quelques secondes. Des lunettes, rondes à écaille, glissant sur son nez. Joseph s'en voulut alors, d'une telle sévérité envers de simples étudiants. Cependant, demeurait-il bien en lui, la triste idée qu'ils ne faisaient que dépoussiérer leurs manuels, sans pour autant s'en servir pour autre chose que caler les portes. Les restes d'une éducation que trop Serdaigle l’imprégnait encore, et sa pédagogie en pâtissait certainement. Conscient que son état de fatigue avait toute son influence sur la question, il s'en alla à des occupations bien plus reposantes, quand bien même en aucun cas dénuées d'importance. Cette douce étudiante, dont l'antipathie pour les Potions le préoccupait. Évidement, il ne lui tiendrait guère rigueur d'un simple désintérêt ! Mais, en bon amoureux des richesses Humaines, il était bien contraint de mener son enquête sur cette chère Mademoiselle Eagles, dont la personnalité l'intriguait tout à fait. Comme transit d'un si grand mystère, pourtant affreusement discret, il en oublia presque de se changer : il était certain que s'y rendre en pyjama, ce serait un drôle d'affront. Ainsi, il se coiffa tout aussi longuement qu'un Coquet, profitant de toute sa superbe, l'aurait fait. N'était-il pas d'un ridicule navrant ? Pourtant, il semblait que l'apparence, chez les Hora, avait toute sa primordiale – s'opposant par nature au côté Maternel, chez qui, on ne s'amusait en aucun cas. Joseph, sans doute proie à la nervosité, enfila un pantalon à pince d'un vert sombre, qu'il coupla d'adorables derbies vernis. Plutôt décontracté, dira-t-on, il s'était contenté d'une chemise légère, toutefois elle-même finement travaillée. Une pochette en cuir, coincée par l'avant-bras, ses lunettes toujours en place – parfois, il lui arrivait d'omettre leur présence, il s'en alla sur le lien de rendez-vous. Alors qu'il y cheminait, les rues lui semblèrent drôlement incolores, et il se promit de remédier à un moral aussi vertigineux. Hum.

Une table, plutôt à l'écart, comme à son habitude. La foule, malgré le fait qu'elle regorgeait de supposées intéressantes personnalités, ne le séduisait guère. De plus, Joseph ne s'avouait guère fasciné par ces bouts-en-train, mais bien de plus discrètes créatures, et d'autant plus merveilleuses. Alors qu'une cigarette qu'il venait de rouler se consumait allègrement entre ses doigts, son esprit divagua quelque peu ; n'était-ce pas effronté, une telle proposition ? Il s'en voulu presque, et promis aussi de s'excuser d'une telle ambiguité. Son étonnement, son agréable surprise de la voir ainsi arriver vers lui, cette Wilhelmina Eagles – un bien trop lourd prénom, songea-t-il, fut telle qu'il ne put tout à fait s'en détacher. « Asseyez-vous, Mademoiselle. » Comment pouvait-il bien l'appeler ? Son nom de famille, ainsi prononcé, laisserait un vent trop frais sur eux. Malgré la maigre intégrité dont il faisait preuve, il ne put faire autrement que remarquer sa lumineuse personne, et les couleurs qui émanaient d'elle. Rien de terne ! Était-ce seulement déplacé de... « J'me permets de dire que vous êtes particulièrement lumineuse. » Évidement, il ne put s'empêcher. Toutefois, il eut la décence de jeter un regard ailleurs, pendant cette déclaration. « Même si, nous ne sommes pas là pour vous admirer, mais pour discuter des Potions. » Une autre cigarette à ses lèvres qu'il se tentait à allumer. « Je me doute bien que c'est pas l'intelligence qui vous manque, Mademoiselle. » Non, il était même tout à fait persuadé de sa grandeur d'esprit. On ne pouvait pas avoir autant de profondeur dans les yeux, et n'être qu'une grandiose sotte. « Aller, je suis certain qu'on peut rattraper tout ça. » Un regard doux, sur elle. Une délectation des yeux.
Revenir en haut Aller en bas

Wilhelmina Eagles
Wilhelmina Eagles
‹ audacieuse ›


Mes Parchemins : 267
Ici depuis le : 17/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyLun 21 Juil - 22:44


 
joseph&wilhelmina

mes peurs se sont toutes endormies, mes vacarmes sonores n’ont pas ouvert l’œil de la nuit.

Wilhelmina avait bien fait les choses. Elle s'était reconstruite petit à petit. Pleins de choses l'avait brisé de l'intérieur mais le temps pensait bien ses blessures. Pas aussi rapidement qu'elle l'aurait vraiment souhaité mais elle sentait l'évolution. Elle arrivait à passer à autre chose. C'était une nouvelle école, avec d'autres personnes. Personne ne la connaissait. Et jusqu'ici, personne ne lui avait fait de remarques méchantes. Au contraire, les autres élèves semblaient tous plus ou moins gais et gentils. Ses camarades audacieux la faisaient rire. Ils avaient tous chacun leur particularité et même si elle observait les scènes de loin, elle n'avait pas pu éviter d'être gagné par l'atmosphère conviviale et familiale de sa faction. Ils étaient soudés. Soudés contre les autres peut-être mais ce n'était pas une question de ça. Il n'y avait pas de grosse gue-guerre entre les factions. Non, ils étaient soudés comme une famille alors qu'ils venaient tous d'horizons différents, avaient des goûts différents. Ils ne formaient qu'un malgré leurs différences. Cela faisait du bien d'être dans un groupe, de se laisser porter et de suivre le mouvement. Ce sentiment de plénitude la mettait à l'aise. Elle essayait de tromper son manque d'amour-propre en se répétant tous les jours qu'elle était une audacieuse, que cela avait beaucoup de signification, qu'il fallait qu'elle est le courage de dépasser toutes ses peurs. La jeune sorcière réfléchissait encore avec beaucoup d'hésitation, d'appréhension mais elle se débloquait peu à peu. Néanmoins, elle n'avait pas vraiment l'étoffe d'une réelle audacieuse. Certains premières années avait beaucoup de prestance qu'elle et c'était sans compter sur ceux qui étaient réellement convaincants, ceux qu'avaient ça dans le sang. C’était idiot, un peu bizarre comme réflexion, se sentir inférieur à des premières années. Mais c'était son mauvais côté qui reprenait le dessus. Elle n'arrivait pas à s'accepter, et encore moins à s'aimer. Il fallait qu'elle trouve mille et une raison de se trouver moins bien que n'importe qui d'autre. Toutefois, maintenant, elle se rendait compte de tout ça. Elle s'autocensurait. Cela lui permettait de penser à autre chose, l’espace d’une seconde trier ses pensées ne pouvait que permettre à son esprit d'être plus au clair. Et trier ses pensées, elle en aurait bien eu besoin pendant un moment pareil. Le voir ainsi, assis à la table, avait fait naître un frisson dans son dos. Il était si élégant. Elle l'avait remarqué. Toujours tiré à quatre épingle, il portait de la marque parfois. M. Joseph Hora avait du style. Il savait porter des habits qui mettait en valeur sa silhouette et également son physique atypique. Atypique, non pas dans le sens étrange, dérangeant et laid. Atypique dans le sens où son visage ne s'oubliait pas. Les tâches de rousseurs parsemaient son visage comme les étoiles d'une galaxie. S'ils ne s'étaient pas rencontrés dans ses conditions, elle l'élève, lui le professeurs, s'ils avaient eu une relation plus intime, elle savait parfaitement ce qu'elle aurait fait. Du bout des doigts, elle aurait caressé ses étoiles, cherchant les constellations, les groupes d'étoiles, apprenant par cœur leur schéma astral. Cela n'avait rien d'érotique, elle ne fantasmais pas sur ses taches de rousseur ni sur lui. Son imagination lui envoyait souvent des images ainsi. Elle se voyait dompter les flots bleus d'un regard, être pétrifiée sous une caresse furtive d'un passant ou même être arrachée à ses rêveries par un rire trop cristallin et pur pour être vraiment humain. Tout comme n'importe qu'elle détail humain, elle trouvait les éphélides de m. Hora attirantes. C'était bien plus beau que ses taches de rousseur à elle, celles qui venaient parsemer son visage dès les premiers rayons de soleil estivaux. Deuxième chose, son sourire. Un beau sourire, franc, sincère, qui vous donne du baume au cœur. Elle n'aurait pas pu décider si c'était un sourire poli ou bien, s'il souriait vraiment. L'un ou l'autre, c'était le genre de sourire qu'on était obligé de rendre.

Willa fut légèrement soulagée de l'entendre l'inviter à s'asseoir en la vouvoyant. Elle s'était posé la question. Non pas qu'elle s'imaginait le tutoyer, puis faire ami-ami dès le début mais il instaurait une autre atmosphère. Les repères de la jeune sorcière ne furent pas ébranlés. A peine, assise, il y eut un petit blanc pendant lequel elle sentir le regard de son aîné sur elle. Elle réprima une moue surprise quand il la complimenta. C'était parfaitement gentleman. Elle ne put que le remercier poliment, jugeant que le fait de lui renvoyer un compliment eut été trop déplacé. « Merci, professeur. » Bonjour, professeur. Merci, professeur. A croire qu'elle n'avait que cette structure de phrase aux lèvres. « Je ne pense pas qu'on puisse utiliser le verbe 'admirer' sur ma personne mais vous avez raison, parlons de cet art dont la beauté et la finesse m'échappent. » Elle se sent honteuse d'avoir pris un ton si froid, mais c'était mécanique. Cela venait maintenant naturellement, sans qu'elle puisse rien y faire à chaque fois qu'on lui disait un compliment, ou même qu'on lui parlât, tout simplement. Elle ne voulait pas se montrer hautaine. Le professeur était si gentil d'accepter de vouloir discuter avec elle, elle lui en était profondément reconnaissante.  Lui paraître désagréable était la dernière de ses volontés. Elle le regarde allumer une autre cigarette, tandis qu'elle reste crispée, même assise. Elle est certaine que c'est ce regard qui la sonde qui la glace. Elle est pétrifiée, ce n'est pas humain d'avoir tant de couleurs et de vie dans les yeux. Elle se sent toute nue, fragile, faiblarde. Impossible de lutter, seule la raison pourra la sauver. « Me permettriez-vous de vous poser quelques questions ? » Une question, au hasard, rien que pour la débloquer un peu. « D'où vous vient cet amour des potions ? Plutôt, depuis quand ? » Elle prend place un peu plus confortablement dans son siège. « Pourquoi l'enseignement et pas un autre choix de carrière pour une personne aussi jeune que vous ? » Elle prend un petit plaisir à poser ses questions mais elle est surtout très excitée de connaître les réponses de celles-ci. « Et la dernière sans grand rapport avec les potions mais qui me perturbe depuis un moment, qu'il y avait-t-il avant Lungard ? »
love.disaster
Revenir en haut Aller en bas

Joseph Hora
Joseph Hora
‹ érudit ›


Mes Parchemins : 133
Ici depuis le : 18/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyMar 22 Juil - 15:18


BEAUTÉ INTERSIDÉRALE ;
Pourquoi semblait-elle avoir si peu confiance en elle ? N'était-elle pas la délectation des yeux personnifiée ? N'aurait-il pas pu la contempler, des heures durant ? Joseph ne serait guère en mesure d'affirmer le contraire. Une telle clarté, comme une vague d'espoir. Les autres, qui pourtant lui semblait si ternes, elle savait leur rendre leurs couleurs. D'elle, il était certain, une lumière émanait. Vive, éclatante. Même son teint, cette peau sans la moindre gêne lui inspirait une drôle d'admiration. Était-elle aussi douce qu'elle le laissait prétendre ? Un jour, il se risquera à la toucher, du bout des doigts de peur de l'esquinter. Ce sera une bien belle aventure, que de tâter de tant de douceur, de féminité. Car oui, s'étendait sur le visage de son étudiante, une rare finesse des traits. Un nez, visiblement adorable. Comme rieur. Et si Joseph s'aventurait à le comparer à quelque chose, ce serait à celui d'une enfant, si pure qu'elle glisserait sur l'eau, surement. Rouge-orangé. Discret, mais moins drôlement mémorable. Elles aussi, paraissaient d'un satin exquis, qu'il se serait laissé profané si elle n'était pas... La vie, si mal faite ! Pour quelle sotte raison, devait-elle être son étudiante ? L'ancien Serdaigle en vient, si rapidement, à imaginer une autre rencontre, sans doute, à cette même taverne, mais sous un autre prétexte. Mademoiselle Eagles aurait été à deux tables d'écart, dans un coin, les yeux rivées sur une hasardeuse affaire. Frappé par cette superbe Lumière, encore et pour toujours, il se serait résolu à vaincre les barrières. Oh ! C'était bien là un autre Malheur, s'ajoutant à une liste que trop longue.

Si humble, son étudiante. Un véritable modèle de bienséance, malgré une voix de glace. Si blessée que cela, était-elle ? Il s'en voulut alors de l'avoir importuné, car s'il ne s'était guère hasardé à la complimenter, sans doute aurait-elle, une mine bien moins déconfite. Le temps de poursuivre un tel raisonnement lui échappa, alors qu'elle s'enquit à lui poser des questions. Oh, la belle journaliste ! « Je ne vois pas en quel honneur je pourrais refuser ça. Enfin, vous refuser quelque chose, ce serait impensa... malvenu. » Non, impensable convenait bien mieux, mais c'était sans doute trop. Cet amour des Potions? Ah, si bien trouvé ! Il ressembla quelque peu ses esprits, mais se perdit entre temps dans le regard, comme un note sucré, de son élève. « Oh... Vous risquez de vous ennuyer, car si on me lance sur les Potions, je risque de continuer pendant des heures ! » Un petit rire, éteint quelque peu. « Bon, ma passion pour cet Art a débuté quand je suis arrivé à Poudlard – vous savez, la défunte École de Magie. Je n'avais que onze à l'époque, et la soif d'apprendre. Et puis, j'ai découvert mes divers professeurs, et j'ai été tout de suite muet d'empathie pour l'un deux, qui n'était certainement pas le plus évident. Il enseignait les Potions, ces merveilleuses Potions. Je crois bien que personne ne l'aimait, à part bien évidement les Serpentards qu'il favorisait à outrance. Bon, ça ne me dérangeait pas plus que cela, car je voyais bien qu'il me considérait un peu, et félicitait parfois mes copies. » Un sourire, un brin nostalgique. « C'est lui, qui m'a fait aimer les Potions. Et aujourd'hui... » Il était mort, en héro de guerre insoupçonné, lui avait-t-on dit. « Passons. » Oh, la vilaine ! L'enseignement. Dire que ce choix, il le regrettait presque constamment ! « Je voulais lui rendre hommage. C'est juste ça. Je ne voulais pas laisser quelqu'un d'autre que moi avoir ce poste, et j'avoue avoir espéré trouver un élève un peu dans ma veine à l'époque. Mais, on m'a fait souvent fait la remarque que je me gâchais. J'avoue que ce poste, n'est pas trop ce que j'attendais, mais, ça m'apaise, d'une certaine manière. » Mentait-il ? Non, pas vraiment. Oh, était-elle perturbé par lui ? Ne t'imagine rien, mon cher Joseph, c'est par ton parcourt, qu'elle l'est ! Un sourire qu'il esquisse, touché presque. « Avant, je faisais des recherches mi-pointues mi-personnelles sur les Potions. J'améliorais les composants, cherchais à réduire les effets secondaires, ou bien négatifs. Voyez, comme pour l'Amortentia. Elle est puissante certes, mais terriblement faible. Tout cela à cause d'un stupide ingrédient, qui lui apporte quelque chose par ailleurs. Et bien, c'était ça ce que je faisais. Trouver quelque chose qui aurait les mêmes bonnes particularités, sans les inconvénients. » Une autre bouffée, et de sublimes volutes d'éphémère. « Je dois bien vous ennuyer, avec mes histoires. » Un soupire. « Mais sinon, vous, vous voulez faire quoi après ? » Il savourait son visage, parfait. « Tant que vous ne me dîtes pas vouloir vous lancer dans les Potions ! » Espérait-il avoir ajouter une note d'humour.
Revenir en haut Aller en bas

Wilhelmina Eagles
Wilhelmina Eagles
‹ audacieuse ›


Mes Parchemins : 267
Ici depuis le : 17/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyMar 22 Juil - 17:42


 
joseph&wilhelmina

mes peurs se sont toutes endormies, mes vacarmes sonores n’ont pas ouvert l’œil de la nuit.

Les humains sont doués de parole. Ils communiquent entre eux avec des combinaisons de mots, pour faire passer des idées, des désirs. Ils suscitent toute une palette d'émotion. Rien qu'en ouvrant la bouche, rien qu'en haussant légèrement la voix. Ils parlent de tout, de rien. De sujets légers, de sujets graves, peu importe, ils se parlent. La bouche et la voix sont les clés de ce mécanisme. Pourtant, on pouvait également passer des messages autrement. Le maître des potions, lui, se servait de son regard. Elle se rappelait de lui, à la cérémonie de répartition. Leurs deux regards s'étaient accrochés après l'incident dont les coupables seront toujours inconnus. Il lui avait semblé qu'il l'analysait, qu'il essayait de déchiffrer tout ce qu'il s'offrait à lui. Sans s'en rendre compte, elle l'avait regardé aussi. De son regard, on sentait l'intelligence, la maturité mais également une tristesse enfouie et quelque chose de plus sombre, encore. Elle était persuadée qu'il avait du faire face à quelque chose qui l'avait fortement affecté, de quelque façon que ce soit. Elle se sentait l'âme d'une infirmière. L'écouter conter son histoire, s'épancher sur ce qu'il avait ressenti, puis ensemble, dans une sorte de thérapie, elle l'aiderait à se relever. Mais elle ne faisait que fabuler. Peut-être que cette tristesse accompagnait seulement son âge ou tout du moins, ses expériences. Elle ne voulait pas être intime avec lui de quelques façons que ce soit. Elle ne s'imaginait pas non plus le fréquenter ou faire quelconque activité avec lui qui s'apparenterait à du flirt, que ce soit plus ou moins courtois. Elle ne le voulait que comme professeur, un professeur qui espérait vraiment voir ses élèves progresser. De toute manière, elle n'était pas prête pour ce genre de choses. Rien que son parcours sentimental jusqu'ici, illustrait bien le fait qu'elle soit un désastre ambulant en matière de sociabilité. Elle n'avait jamais eu de vrais amis et encore moins de petits amis. La seule personne qu'elle avait cru aimer n'était qu'un lointain souvenir qui lui crevait parfois le cœur quand elle osait y repenser. Les gens ne voulaient pas d'elle, c'était certain. Sinon, elle serait sûrement avec des amies à cette heure-ci, en train de faire les magasins. Pas en tête-à-tête avec un professeur, aussi aimable et séduisant soit-il. Elle se fait rire elle-même. Si pathétique, si peu naturelle. Heureusement qu'Hora est poli. Une autre personne aurait sûrement déjà prit congé tellement elle était bizarre. Ce n'était pas vraiment du soutien en potions, du moins, ça, ça pouvait attendre. Mais il aurait mieux fallu qu'on lui donne un livre intitulé 'comment ne pas être bizarre'. Lui, reste très entier, très égal à lui-même. Il lui sourit. Quand il répond à ses questions, il semble tout à fait à l'aise. Ca réchauffe le cœur de Willa de l'entendre parler et de voir la petite lueur de plaisir dans les yeux de son aîné. Il transpire la politesse et les bonnes manières. A croire que maintenant, les garçons ont oublié tout ça et que les gentlemen ne sont plus qu'un mythe d'un autre temps. Elle l'écoute parler, cela lui plait. Elle rit, même. « Je ne m'ennuie jamais quand j'entends quelqu'un parler de quelque chose qu'il aime, vous savez. Leur sourire à ce moment-là, les anecdotes uniques, je ne mens pas quand j'avance que rien est incomparable à ce plaisir simple. » Elle aussi sourit. Mais ça, c'est parce qu'elle parle à quelqu'un d'intéressé et d'intéressant. Peut-être qu'elle commence à saisir pourquoi il plaît tant. Son histoire pourrait sembler banale mais elle touche la jeune femme. C'est joliment conté. Elle boit goulûment ses paroles comme si rien d'autre n'aurait pu la satisfaire plus. « J'ai beaucoup de respect pour votre choix, vous savez. Rendre un hommage ainsi, en reprenant le flambeau. Je pense que votre professeur aurait été très fier de vous. Et pour trouver un élève aussi doué que vous... Je ne vais pas vous annoncer que c'est moi, je n'ai pas le profil. Mais peut-être que l'histoire se répétera, que vous donnerez également vocation à un étudiant. Il ne faut pas perdre espoir. » Elle lui sourit. Son ton n'est pas condescendant, au contraire, elle lui parle avec le plus de sincérité possible. Elle ne voudrait sûrement pas lui paraître trop familière. « Et puis, vous savez, ce n'est pas trop tard pour entreprendre quelque chose. Non, pas que je vous pousse à partir mais vous êtes encore jeune, vous avez de l'influence, je suis sûre que vous trouveriez quelque chose dans lequel vous épanouirez mieux rapidement. Quelque chose qui mettra réellement en valeur votre don pour les potions. » Elle  se rapprocha de lui sur le ton de la confidence. « Par contre, si vous pouviez rester au minimum trois années encore, ce serait très aimable. Je ne suis pas sûre que votre successeur soit aussi compréhensif avec moi concernant mon 'aversion' pour les potions. Enfin aversion, j'y vais fort. Mon manque d'affinité serait plus correct. » Elle lui sourit. Elle l'écouta parler de son passé professionnel. Il était potionniste, il améliorait leurs propriétés ou atténuait leurs effets secondaires. C'était un chercheur, en somme. De plus, c'était très utile, surtout pour les potions utilisées dans un cadre médicomagique, du moins c'était la réflexion qu'elle se faisait. « Je ne m'ennuie pas du temps. N'ayez aucune crainte, au contraire, je passe un très bon moment. » Elle sentit le sang lui monter aux joues. C'était beaucoup trop direct. « C'est agréable de connaître un professeur, hors du cadre scolaire, connaître un peu son parcours. Et puis, c'est gentil d'avoir répondu à mes questions. » Il la taquinait sur son don inné pour les potions. Elle rit, franchement, couvrant sa bouche avec sa main. Se reprenant, elle enchaîna « Vous m'en voyez très triste. J'espérais qu'à la fin de cette entrevue vous accepteriez de me prendre pour votre assistante. Même si cela impliquerait que vous soyez plus là pour nettoyer mes bêtises que moi, nettoyer votre plan de travail. » Elle ose planter les yeux dans ceux de son professeur, une fraction de seconde avec de faire mine de ramener une mèche de cheveux derrière son oreille. « Je m'intéresse à la magie-zoologie. J'adore les créatures magiques, depuis ma plus tendre enfance. Quelque chose comme naturaliste me plairait ou même, vétérimage, pourquoi pas. Je suis friande d'aventure, moi qui n'avait connu que ma ville natale, j'aimerais voyager, rencontrer tout un tas d'espèces et pourquoi pas rédiger mon propre bestiaire. J'ai envie d'en savoir plus sur leur mode de vie et surtout, leur comportement. Mais ce n'est projet, hein, parce que bon.. » Elle fut interrompue par la serveuse qui leur demanda ce qu'ils désiraient boire. « Un jus de citrouille, s'il vous plaît. » Elle se tourna vers le professeur qui commanda également. Elle ne releva pas la joli sourire que la serveuse fit au maître des potions et reprit sa phrase là où elle s'était arrêtée. « … Je disais simplement qu'avec mes parents, ce projet n'est pas vraiment compatible. Ils préféraient quelque chose de plus structuré. Un poste au ministère, par exemple, domaine de la magie internationale, vous comprenez. » Elle n'était plus vraiment honteuse de parler, au contraire, cela lui faisait beaucoup de bien de pouvoir tenir une réelle conversation avec quelqu'un. Sans vraiment savoir si c'était du au regard bienveillant de M. Hora ou bien le fait, qu'elle se sente mieux, elle ne pouvait pas se cacher qu'elle passait un très bon moment.
love.disaster
Revenir en haut Aller en bas

Joseph Hora
Joseph Hora
‹ érudit ›


Mes Parchemins : 133
Ici depuis le : 18/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyMer 23 Juil - 0:49


BEAUTÉ INTERSIDÉRALE ;
La manière dont il se l'imaginait tout à fait, si charmante, apaisante, le séduisait tout à fait. Oh ! Si merveilleuse, dans sa personnalité. Quand bien même, il y avait aussi cette réserve, tantôt maladive, tantôt évaporée modifiant grandement cette Adorable. Était-ce insupportable ? Joseph s'en accommodait tout à fait, davantage chagriné par son incapacité à la mettre en confiance, que par cette drôle de méfiance, dira-t-on. Ce n'était en aucun cas elle qu'il remettait en question, mais bien lui même : voilà l'un des rares avantages que présentaient un Joseph. Trouvait-elle cela absurde, de boire « un verre » avec un enseignant ? Était-ce si déplacé que cela ? Pourtant, la moindre ambiguité de sa part ! Enfin, étant donné que sa présence lui causait un tel remue-méninges, il n'était tout à fait en mesure d'utiliser cette expression. Pourtant, en son esprit résidait des places que trop fixes, et les leurs demeuraient incompatibles. N'avait-il pas... Ah ! Il blêmit à cette sauvage pensée, à cette erreur qu'il paie à chacun de ses cours avec elle. Une règle fondamentale, ainsi transgressée. Les yeux, baissés vers ses propres mains. En vain, il tenta de mettre sa faute de côté, juste pour ce rendez-vous, s'il était envisageable de le nommer ainsi. Il lui fallut simplement croiser son regard, s'y fondre tout à fait, pour chasser le plus odieux nuage. Serein. Détendu. Bien plus efficace que la plus merveilleuse de ses potions ! Et la voilà, discutant de son sourire. Était-ce là bien l'ombre d'une louange, dans sa forme la plus admirable? Hora crut bien rougir, tant il était touché. Ainsi, était-elle vraiment intéressée ? Ou bien, n'était-ce que le charme savamment calculé d'une Précieuse ? Et, s'il s'avérait véridique qu'elle ne soit qu'une habile, il n'en serait que maigrement déçu : il l'avait bien cherché. Du moins, si tout cela n'était qu'une vile mascarade, Mademoiselle Eagles était des plus convaincantes : voilà qu'elle le félicitait allègrement pour son choix, lui redonnant au passage espoir d'un élève prodige. Au passage, elle se dénigra quelque peu. Était-ce feint ? Joseph, malgré ses craintes, ne douta guère plus de son élève, tant son regard lui inspirait la plus grande sympathie. Sincère, voilà ce qu'elle était. « Vous me faite vraiment plaisir. Même, je crois que... Que vous êtes la première personne à louer mon choix : encore à trente ans, j'ai eu le droit à une réprimande de mon père. (Il se penche en avant, sur le ton de la confidence) Il me trouvait bien trop sérieux, et pas assez ambitieux. Mais, j'espère qu'aucun élève ne se mettra en tête de me rendre hommage, ce serait drôlement gênant... » Même, cette Cher Mademoiselle l'encourageait ! N'était-ce pas exquis ? Tout à fait charmé, Joseph se laissait bercer par cette voix. Hum, un léger accent américain ? S'il ne s'était pas trompé, il n'en était pas moins discret, élégant. Oh, elle était drôle ! « Je vous promets de ne pas partir, alors. Il est vrai, que ce serait malheureux que mon successeur vous ait dans le collimateur : je m'en voudrais. » Non, puis ce n'était pas cette incompatibilité pour les Potions qui devait nuire au bon déroulement de ses études, ce serait effroyable et injuste. D'ailleurs il ajouta, pour la détendre : « Même si je ne doute pas de votre habileté à sensibiliser mon possible successeur, à votre personne. » Alors qu'il eut fini de déblatérer sur ses recherches, elle le rassura : elle paraissait même intéressée. Un très bon moment ? Oh, ses joues rosirent : et elles ne furent pas les seules. « Si vous avez d'autres questions, j'y répondrais encore avec plaisir, Mademoiselle Eagles. » Ce nom de famille, si joli. D'ailleurs, ça lui évoquait Hotel California, chanson qui berçait que trop souvent ses étés. Alors qu'il la taquina, elle osa un rire ! L'ancien Serdaigle se félicita alors. Plus joyeuse, elle lui fit une merveilleuse proposition : l'assister. De plus, elle lui avait offert un regard, mi-effronté mi-timide. Sa réponse, enjouée, ne se fit guère attendre : « C'est une proposition vraiment intéressante. Si vous m'assistez durant mes recherches, vous pourriez mettre mes notes au propre, m'aider à écrire, ou bien, fouiller dans les livres avec moi à la recherche de meilleurs composants, analyser avec moi les résultats de nos expériences, même si je conçois que ce soit bien trop brimant pour une jeune femme comme vous : vous avez sans doute mieux à faire. Et puis, votre temps libre en pâtirait grandement... Oh, quand bien même c'est votre idée, ça me gênerait d'accepter, même si ce serait merveilleux. » Il rêverait d'accepter ! Ah, c'était un bien cruel dilemme. « Je ne voudrais pas abuser de vous, mais si cela vous tente toujours, revenez me voir à la fin de notre prochain cours, et je me ferais un réel plaisir d'accepter. » L'excitation soudaine avait empourprés ses joues, si bien qu'il n'osa plus la regarder tout à fait, se contentant d'un point, tout à côté d'elle, ou bien ses mains. Peu après, l'Admirable déblatéra sur ses projets, qui l'intéressait grandement. Oh ! Elle était fantastique, avec tant de conviction. Il se sentait voyager tout à fait, au fil de ses paroles, renforçant alors la beauté qu'elle renvoyait. Cette étudiante était davantage encore qu'un joli minois, de la bienséance : elle rêvait d'être. Joseph sursauta presque, lorsqu'une stupide serveuse s'osa à les interrompre. « Un café, si vous avez. » commanda-t-il, sans se détourner de ce rouge-orangé, ou de cette lueur dans les yeux. Ah, les parents... Il s'empressa alors de rebondir. « Les parents, ce sont toujours de grands hypocrites. Ils pensent mieux savoir que tout le monde, et les vôtres – sans la moindre offense, n'échappent pas à cette règle. Le ministère grouille d'imbéciles – je le sais, j'y attendais mon père, quand il y travaillait encore, qui sont convaincus que leur haute place leur donne des millions de passe-droits. Et pourtant, ces gens-là n'ont la moindre valeur. » Alors qu'il parlait, sa main, sur la table, s'était avancée de son élève, sans qu'il ne s'en rende compte tout à fait. D'ailleurs, lorsqu'il en eut conscience, il la recula quelque peu, sans pour autant la retirer, un air d'excuse sur le visage. « Votre projet est vraiment très bon. Et vous y arriverez, car vous y tenez. » Oh, un peu trop de conviction dans ses mots. N'aurait-il pas dû opter pour un ton bien plus désinvolte, plutôt qu'ainsi engagé ? Puis, d'humeur taquine, il poursuivit dans la même veine que tantôt : « C'est vraiment drôle, c'est que... cette matière, je ne l'ai jamais aimé. J'ai jamais eu la moindre empathie pour les animaux, même si je peux apprécier leur beauté. N'est-ce pas comique ? Vous n'aimez pas les potions, j'adore les potions, vous aimez les soins aux créatures magiques, j'aime pas trop... On se complète, on dirait ! » Alors, lui vint une autre réflexion. « Je suis bien navré de changer de sujet, mais... Vous êtes très troublante : quand on vous écoute, on entend parfois une femme forte, pleine de conviction, désirable (ce mot lui échappa), capable d'être sans l'aide de personne, et sinon, quand on prête attention à vos yeux, à votre voix lorsqu'elle n'est pas muée par la volonté, on s'imagine une jeune fille, désolée ce qu'elle a bien pu causer, détériorer. Dans vos mots, souvent des excuses. Mais... » Une éphémère à ses lèvres. « Vous n'avez pas à être navrée. Vous devez vous libérer, sans changer pour autant : vous êtes quelqu'un de grandiose, passionnée par un domaine : vous êtes quelqu'un, pas une pâle copie qui se trimballe dans chaque rue.  » Alors qu'il l'alluma, il se rendit compte de sa grossièreté, de sa familiarité. Pourtant, n'était-ce pas du cœur, sa manière à lui de dire qu'elle n'a pas à se sentir gênée d'être cette femme superbe qu'il regarde ? La serveuse revint, un tantinet aguicheuse, si l'on y prêtait attention. Las, il leva les yeux au ciel : si peu de vertu, et de sens des manières le chagrina. Vif, l'enseignant s’accapara l'addition, dans une volonté de se faire pardonner. « Jvous dois bien ça, Mademoiselle Eagles, j'ai été trop familier, et j'espère que vous ne m'en voulez pas. » Empli de gêne, il se frotta les yeux. « J'espère ne pas vous avoir fâchée : je ne m'en remettrais pas. » Le sol, qu'il se contentait de contempler. Non, il ne saurait se le pardonner !
Revenir en haut Aller en bas

Wilhelmina Eagles
Wilhelmina Eagles
‹ audacieuse ›


Mes Parchemins : 267
Ici depuis le : 17/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyMer 23 Juil - 15:04


 
joseph&wilhelmina

mes peurs se sont toutes endormies, mes vacarmes sonores n’ont pas ouvert l’œil de la nuit.

Ces trois derniers mois avaient été longs et très contraignants. La pression que toute sa famille avait subie avait été éprouvante pour tout le monde. Elle ne s'imaginait pas qu'un déménagement dut ainsi bouleverser sa vie, et en plus, avec toutes les tensions du grand-père Eagles, sur le dos, c'était devenu très peu supportable. Vivre ainsi en interne, était également une nouveauté. Ses parents ne lui manquaient pas tant que ça, au contraire, ce nouveau mode de vie lui faisait du bien. Mais pour une personne de vingt-deux ans, l'internat n'était pas ce qu'on rêvait de mieux. Elle se sentait un peu oppressée. Cependant, Lungard était un beau cadre pour étudier, elle était plutôt contente. Son intégration ici, c'était faite sans encombres. Elle aurait donné cher aussi pour reprendre sa vie depuis le début, faire sa rentrée à seize ans, lier des amitiés à long terme, connaître des gens d'horizons différents puis peut-être même rencontrer son futur mari. D'ailleurs, en pensant à cela, elle se demanda si M. Hora était célibataire. Elle se demandait comment les professeurs faisaient concernant ce point. Leur appartement de fonction ne pouvait pas abriter une famille. Avaient-ils des permissions pour aller dans leur famille ? Transplanaient-ils tous les soirs ? Ne voyaient-ils leurs proches que le week-end, voire que pendant les vacances ? Ces pensées lui semblèrent peu gaies. Pour elle, une famille se devait de vivre ensemble. Tout était déséquilibré si le père ou la mère ne voyait que rarement son foyer. Le maître des potions ne portait pas d'alliance. Il n'était sûrement pas confronté à ce problème. Mais s'il était en couple. Il lui aurait fallu voir de temps en temps la personne, non ? Elle-même ne s'imaginait pas vivre loin de son bien-aimé. Et s'il était célibataire, Lungard n'était pas le meilleur endroit pour des rencontres. A moins que... Non. Elle eut un éclair de suspicion à son égard. Impossible. M. Hora était bien trop vertueux pour avoir des penchants aussi déplacés. Surtout que certains des étudiants de Lungard étaient mineurs. Elle s'imaginait même un instant qu'il lui avait proposé de la retrouver avec cette pensée à la tête mais elle chassa tout de suite cette idée. Un homme comme lui n'était sûrement pas intéressé par les filles aussi ennuyeuses qu'elle. Elle n'avait même pas la beauté qu'il aurait pu chercher. Non, le maître des potions, en rencontrant ses élèves, ne cherchaient sûrement qu'à les aider. Elle se faisait des idées, comme d'habitude. Willa essaya de se recentrer sur un autre détail. Il portait une montre au poignet. Faite en argent, elle épousait parfaitement son poignet. Elle ne pu définir le modèle de cette dernière. Son regard glissa ensuite sur ses mains. De belles mains. Toute en longueur, fines, très délicates. Cela devait être nécessaire pour manier les ingrédients des potions. « Je n'avais aucune raison de dénigrer votre choix de carrière, professeur. Au contraire, j'en suis plutôt ravie. Cela a permis à nos chemins de se croiser, n'est-ce pas un heureux hasard ? » Elle fit une petite moue, presque malgré elle. « Et vous savez, je comprends la position de votre père mais tant pis qu'il vous fasse des remarques. La seule chose qu'il peut vous souhaiter c'est d'être pleinement épanoui, non ? Et je pense qu'il s'inquiète un peu, pour vous, non ? Il n'aimerait pas vous voir devenir aigri et ronchon à cause de tous les élèves que vous aurez au fil des années. » Elle sourit, elle ne pouvait que le comprendre. Avec lui comme interlocuteur, elle essayait de paraître sage et de prodiguer de bon conseil. Elle voulait être à la hauteur du temps qu'il lui accordait, c'était le minimum qu'elle puisse faire. « Oh, mais il ne faudra pas. Je pense qu'on a trop été gentil avec moi concernant les potions. Peut-être que si quelqu'un m faisait vraiment peur, je me mettrais à être plus rigoureuse pour ne pas s'attirer ses foudres. Ne comprenez pas par là que je vous prends pour la bonne poire de service, non, mais vous êtes particulièrement compréhensif auprès d'un cas comme là où quelqu'un m'aurait déjà catégorisé dans la case 'cas désespéré' puis abandonné. » Elle fit mine de soupirer. Auprès de lui, elle se laissait aller. Elle osait parler, rire de lui, d'elle. Rien n'était plus agréable que d'avoir une conversation ainsi, sans penser vraiment au reste, parler de ce qui vous passe par la tête. Oublier un peu à quel point, ce genre de situation vous embarrassait tant avant. Elle avait cessé son tic nerveux, celui de croiser les jambes, de les décroiser pour enfin les recroiser. Elle l'observait, aussi. Il était charmant. Vraiment charmant. Il brillait d'une aura d'intelligence et de spontanéité. C'était bon de le regarder. Elle se sentait presque baigné de lumière également, comme si son corps absorbait également sa lumière pour la réémettre. C'était sûrement dû à cela, la chaleur. La chaleur qu'elle sentait naître en elle au fur et à mesure de leur conversation. « Non, ne dites pas cela. Cela me plairait beaucoup, vous savez. Je l'avais dit sur le ton de la plaisanterie, pensant que vous ririez de moi mais non, détrompez-vous. Ce serait un plaisir de pouvoir vous être utile. Un honneur, même. Je n'oserais dire non à une telle proposition mais vous me trouveriez trop envahissante. Vous ne me connaissez pas encore mais je pense que très vite, vous serez lassés de toujours m'avoir sur vos talons. » Elle lui fit un faux sourire, un peu forcé, peu délicat. Mais il était si touchant de le voir ravi de sa proposition, qu'elle en fut presque gênée. Son visage avait pris de jolies couleurs, sûrement emporté par la joie. Rien ne fit autant plaisir à Willa. Tandis qu'elle parlait, ses yeux traînaient un peu partout mais toujours revenait vers le centre de son attention principal : lui. Elle n'osait pas le fixer trop longuement, de peur de se faire prendre mais toujours son regard semblait être attiré par cet être rayonnant qu'était son professeur. Il lui asséna également une parole encourageante qui la rendit toute joyeuse. « C'est gentil de croire en moi, ainsi, enfin... » Elle sourit quand il releva leur manque d'incompatibilité au niveau des matières. Elle ne put cependant que se crisper un peu en entendant sa remarque sur leur complémentarité. Elle aurait pu être ravie qu'il voit les choses comme ça mais quelque chose la dérangeait fortement dans cette expression. Peut-être parce que cela se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'ils n'avaient rien en commun. Elle se renfrogna encore plus en entendant la suite de ses propos. Ce fut comme un seau d'eau sur la tête. Il n'avait rien dit de méchant ou de blessant au contraire, il peignait un portrait tout à fait mélioratif d'elle. Mais cela suffit à réveiller ses démons intérieurs. Telle une tortue rentrant dans sa carapace, elle ramena ses mains plus près d'elle et se pencha un peu en avant, au dessus de la table et baissa la tête. Ses paroles étaient à deux doigts de lui faire monter les larmes aux yeux. Elle avait déjà une boule en travers de la gorge. Elle attendit qu'il eut fini pour enfin réagir. Elle leva les yeux, d'un air désolé. « Je crains que vous ne me connaissiez pas assez. » Elle se racla discrètement la gorge, se redressa et releva la tête. Elle n'avait toujours pas osé replonger ses yeux dans les siens. « Je vous prie d'éviter ce genre de propos à l'avenir, professeur. Ils m'embarrassent beaucoup. Et je sais que ce n'était pas votre intention, n'est-ce pas ? Vous avez tiré des conclusions trop hâtives. Inutile de préciser que je ne voulais pas vraiment être analysée ainsi, c'était peu délicat. » Une autre cigarette aux lèvres, il essaya de se rattraper. « Ne soyez pas désolé, monsieur, c'est moi. Hum. C'est personnel. Je sais que vous êtes assez compréhensif pour cela. S'il fallait blâmer quelqu'un ici, ce serait bien moi. Ne vous faites pas de soucis. Je suis... assez grande pour savoir ce que je veux faire de moi. » Elle eut du mal à articuler ces mots. Et ce ton froid, cassant. Ce n'était pas elle. Ce n'était pas elle du tout. Mais elle avait été obligée de s'enfermer derrière une muraille. Ce froid, c'était sa seule protection contre les autres. Elle ne voulait pas être blessante. Elle ne supporta pas le regard hautain de la serveuse, à son égard, quand cette dernière apporta son jus de citrouille. La seule chose dont elle avait envie, c'était de s'enfuir à toutes jambes. Elle n'eut même pas la force de s'opposer à ce qu'il paye l'addition. Elle trouverait bien un moyen de se rattraper dans l'année. Elle était désolée d'avoir plombé l'ambiance ainsi. Quelle horrible personne elle était. Ce serait plutôt à lui de s'enfuir en courant. « Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas fâchée. Je ne vous en veux pas le moins du monde. » Menteuse. Elle lui en voulait de lire en elle ainsi. Elle lui en voulait d'avoir raison. Elle lui en voulait de lui rappeler la raison pour laquelle elle était devenue une Audacieuse. Elle voulait devenir quelqu'un. Elle but une gorgée tandis qu'un silence pesant planait. Après avoir posé son verre, après quelques hésitation, elle toucha la main du professeur pour capter son attention. Mais quand il la regarda dans les yeux, elle perdit complètement le fil de ce qu'elle voulait dire. « Euh, je. Je suis... comment dire. Désolée. » Sale fragile.
love.disaster
Revenir en haut Aller en bas

Joseph Hora
Joseph Hora
‹ érudit ›


Mes Parchemins : 133
Ici depuis le : 18/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyMer 23 Juil - 23:52


BEAUTÉ INTERSIDÉRALE ;
La situation se prêterait, sans le moindre doute, parfaitement à mille tergiversions sur les excès, ou bien ces choses que Oscar Wilde aimait tant disséquer, mais il en avait – depuis le temps – des millions de fois fait le tour. D'ailleurs, il lui semblerait pouvoir réciter, par cœur, le moindre des arguments émis depuis que ce sujet lui avait traversé l'esprit, quelques jours au paravant. Ainsi, parfois distrait de sa propre rumeur, Joseph décida d'un autre, sur lequel il pourrait s'endormir ému, tant il se serait bien fatigué à explorer. Le tabou ? Oh ! Il se sentit rougir : n'était-ce pas ce qui le taraudait à l'instant ? Bien évidement, ce beau diable démentait avec toute la ferveur du coupable ! N'était-il pas doucement, patiemment en train de succomber ? De plus, il ne s'agissait guère de la première fois qu'une étudiante le tentait. Oh ! Il s'acharnait contre ses propres pensées, les refoulait et les confinait en des zones interdites. Il fallait avouer qu'il n'était pas tout à fait fautif, avec Walkyria : ce charme indicible des Harpies avait eut raison de sa personne, et il s'en tourmentait assez pour être déjà, à demi pardonné. Et là, c'était bien autre chose qui se présentait à lui : la moindre bassesse de l'Homme faible ne résonnait en son corps, et il s'avouait attiré par cette personnalité, cette fraicheur, et non par le beau morceau qu'elle était. Même, il commençait à la voir plus comme une belle personne, qu'un joli minois et bel esprit, comme quelque chose à part entière en somme. Pas fractionné, pour ainsi dire. Heureux hasard ? Un pâle sourire. Elle lui envoyait de superbes chimères, songea-t-il, et même cette moue, adorable, y contribuait. Pourtant, son père, ainsi dépeint d'une autre bouche que celle de sa famille, lui semblait drôlement hypocrite. Qu'en savait-elle ? Le patriarche Hora n'avait su grandir qu'en devenant de plus en plus puéril, et tout à fait immoral. Parfois même, un véritable dictateur. Se souciait-il vraiment du sort de son fils, où n'était qu'une préoccupation passagère ? Malgré cette vague animée en lui, il se contenta d'un sourire, et d'une politesse incroyable. « Oui, vous devez avoir raison : ce n'est pas un mauvais bougre. » Pourtant, ne s'était-il pas drôlement tendu ? Il l'écouta patiemment, sur ce qu'elle imaginerait devenir, sous le joug d'un professeur plus sévère, moins compréhensif. Devrait-il cesser d'être si concilient ? L'enseignant qu'il était, songeait particulièrement à cette élève qui faisait, sans arrête !, exploser son chaudron, et autres joyeusetés. S'il savait tout à fait mettre les points sur les I, plutôt que de se montrer patient et paternel... Joseph s'en voulut terriblement d'être si faible. À son grand regret, elle déclina son offre. Oh, s'il savait ne pas bondir au quart de tour ! Sans doute, aurait-il été en mesure de déminer une simple boutade. Rougissant de honte, presque. « Je suis si bête... Décidément, je crois trop au Père Noël. » Tenta-t-il, tout en regardant ailleurs. Il se sentait vraiment ridicule. Et alors qu'il eut finit de déblatérer sur les deux matières en question, il remarqua une curieuse gêne chez son interlocutrice. Pourtant, sur sa lancée, il ne fut pas en mesure de cesser ce flot de parole. Oh ! Malheureux, s'il savait quel chemin il venait d'emprunter ! D'ailleurs, il ne la vit guère se renfrogner terriblement, se recroqueviller peu à peu. Non, bien trop occupé par s'étaler sur ses réflexions, sur ses analyses ! S'il s'était gardé d'un tel massacre... Un air désolé. Celui-ci, il le remarqua affreusement. Un véritable vent glacé, tout autour de lui. Joseph, grand imbécile, fit de chacun des mots qu'elle prononça, une mise en garde pour lui. Conclusions trop hâtives. N'était-ce pas une aussi une manière de lui dire qu'il était tout à fait déplacé ? Sa cigarette lui sembla si amère, qu'il eut envie de la jeter sur le champs. S'il fallait blâmer quelqu'un ici, comme elle disait, ce serait bien lui, pardi. Et puis, elle l'envoyait légèrement sur les roses, à se dire assez grande. Bien évidement qu'elle l'était, mais elle lui paraissait parfois si fragile, et il s'en voulut d'avoir été aussi stupide. Il l'avait blessé, et il en était désormais conscient. Comme un coup de poing au ventre, fort et sans merci. D'ailleurs, il aurait bien aimé qu'il soit réel : qu'elle se lève et le gifle, mais pas qu'elle l'assassine de mots. Pourtant, tout à fait mérités, ces mots tueurs. Ces tournures qui lui rappelaient bien pouvoir elle était partie, dix années plus tôt. Lui même, ses yeux perdaient tout à fait de leur éclat et se faisaient humides. Oh, et le voilà, revenir la queue entre les jambes ! Voici l'homme, selon Joseph, visiblement. Elle n'était pas fâchée ? Il s'avait bien que les femmes, lorsqu'elles vous endormaient avec des promesses de paix, étaient parfois promptes à la guerre. Elle lui en voulait ! C'était évident, et ça lui crevait le cœur. Alors, le professeur retomba dans ses pensées, attiré par cette abîme des mauvais jours. Véritable noyade, sans doute y perdrait-il le souffle. Oh ! Un sursaut de sa part ! Un contact, d'une belle chaleur l'extirpa des eaux tumultueuses. Les regards, l'un dans l'autre. Avait-il l'air navré ? Elle sembla perdue, un moment, et elle s'excusa de nouveau. Sans plus attendre, il soupira de toute sa lassitude, accumulée depuis des semaines interminables, des poursuites dans l'ombre. Désespéré. Même cela, il le foutait en l'air. « Avant que vous ne partiez, car je suppose que ma présence... vous incommode, c'est évident, je voudrais vous dire que vous n'avez pas à vous excuser. » Un ton froid, qu'il ne contrôla pas sur le moment : par la suite, il y remédia. « J'ai été véritablement stupide de croire que mes interprétations pouvaient s'avérer vraies. C'est sot de penser qu'on peut sonder les gens, hein ? Je vous ai jugé trop hâtivement, vous avez bien raison, et je promets sur vous, ne porter plus le moindre regard qui pourrait vous paraître déplacé, et certainement pas de me risquer à vous cerner. D'ailleurs, je suis aussi navré de l’inexactitude de mes propos. Et même, s'ils aurait été justes, je me serais excusé bien des fois encore. » Il marqua une pause, hésitant. « J'ose espérer que vous sauriez me pardonner, plus tard. Un jour. Je sais comment on est blessé quand quelqu'un croit vous connaître, ou bien qu'il tape dans le mille – je parle en général, je suis bien conscient être un très mauvais observateur, ou bien, quand un autre parle de qui vous prend à cœur. Moi, je me serais détesté, si j'avais été en face de ma propre pomme en ce moment même. » Cela venait de son fort intérieur, ce discours. Sincère, comme jamais. Toujours sur sa lancée – allait-il trop loin, comme tantôt ? Il lui fit part d'autre chose. « Mais, l'erreur est humaine, et mal juger c'est aussi très humain – mais mon arrogance était impardonnable. La preuve, mademoiselle Eagles, quand vous avez parlé de mon père – je sais bien que vous pensiez bien faire, et que ce n'était que dans l'envie d'apaiser de possibles conflits, vous lui avait fait un bien beau portrait. Mais sachez que cet homme divise pour régner. Il l'a fait pendant des années, sur mon frère et moi. Et c'est à cause de cette manie qu'il a perdu son travail, au ministère. Bel imbécile ! C'est un profiteur qui compte vivre sur le dos de ses enfants, et il ne soucie de ma carrière que parce que j'ai décliné une offre pour enseigner. Une offre dont il aurait pu se vanter, comme il fait toujours. » Il se rembrunie alors, mais poursuivit, d'un ton tout aussi doux qu'il pouvait l'être. D'ailleurs, dans ses précédentes tirades, il n'était ni amer, en parlant de son père, mais faisait preuve d'une incroyable distance. Pas le moindre ressenti pour cet homme. « Ma chère Mademoiselle, donc non, il ne veut pas que je sois épanoui. » Il but une gorgée de son café, froid désormais – le manque de sucre lui causa une disgracieuse grimace. « Même si vous vous en fichez, et que ce n'est pas à propos, voilà comment est cet homme. Et je crains que c'est le sort que guette ses fils aussi, c'est terriblement évident. Et d'ailleurs, lui aussi, souffre parfois de cette manie à vouloir sur-analyser les gens. C'est bien l'un des seuls héritages qu'il m'a légué, et dont je me sers encore aujourd'hui. » Ses mains tremblaient, discrètement. « Et dont je m'excuse encore. » Même, Joseph craignait de se liquéfier tout à fait, tant il venait là de livrer quelque chose qui lui tenait à cœur, comme une contre-partie de son mauvais acte. N'était-ce pas ce qu'il fallait faire ? Offrir une partie de soi, comme une arme, à l'autre pour s'excuser ? Pris d'une énième impulsion, il se saisit de l'une des mains de son étudiante, qu'il trouva terriblement chaude. Volcanique, presque. Oh ! Il soupira d'aise, à un tel contact. Quelques secondes, maigres d'ailleurs, il en profita avant de l'encourager tout à fait : « S'il vous plait, Mademoiselle, je voudrais que vous me mettiez une gifle. Je le mérite amplement, et en tant que personne et que professeur, j'ai outrepassé mes droits. » Un regard implorant. « Je vous en conjure. »
Revenir en haut Aller en bas

Wilhelmina Eagles
Wilhelmina Eagles
‹ audacieuse ›


Mes Parchemins : 267
Ici depuis le : 17/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyJeu 24 Juil - 15:16


 
joseph&wilhelmina

mes peurs se sont toutes endormies, mes vacarmes sonores n’ont pas ouvert l’œil de la nuit.

En réalité, elle allait sur un terrain glissant. Ils se connaissaient à peine et elle s'osait déjà à des commentaires sur le père de son professeur. Que c'était indélicat de sa part. Elle espérait ne pas trop paraître idiote ou pire, hypocrite. Sa peur de l'avoir brusqué grandit un peu plus quand elle sentit une petite crispation chez son interlocuteur. Elle ne pu s'empêcher d'être un peu gênée de lui avoir ainsi, donné des faux-espoirs. Cela ne l'amusait pas du tout de jouer les Cruelles, loin de là. Elle ne put s'empêcher de lui sourire, sourire qui s'effaça vite en vue des événements qui suivirent. Une sorte d'auto-destruction, l'alcool sans cure, la détresse sans aide, la noyade sans bouée, le saut à l'élastique sans l'élastique, c'était les méandres de ses pensées. La nuit dans son esprit, l'obscurité, elle, personne d'autre. Elle s'était cachée derrière une de ces armures. La fille froide, la fille hautaine, la fille qui-sait-tout, la fille qui n'était pas elle. Mais c'était de l'entendre, comme ça, lui balancer ses névroses en pleine face. Cela l'avait abrutie. Elle était devenue bête, tellement que la réaction qui suivit fut à la hauteur de sa connerie. Elle s'était renfermée. Avait prononcé des mots qui n'avaient même pas de sens dans son propre esprit. Elle n'était pas grande. Elle ne se sentait pas femme. Toujours, elle se rabaisserait à se souvenir d'enfant qui la hantera à tout jamais. Elle ne pouvait pas extérioriser ça. C'était sa plus grande faiblesse. Elle se rappelait bien qu'à tout moment, quand elle était âgée de cinq ans à peine, on lui rabâchait qu'elle n'était pas à la hauteur, qu'elle faisait tout de travers. Elle se souvenait bien de la peine immense qu'elle avait à se regarder dans le miroir, en face, sans se souvenir de toutes ses paroles. Avec si peu d'estime d'elle-même, qu'est-ce qu'elle pourrait faire de sa vie. Elle aurait pu être un elfe de maison qu'ils l'auraient traité pareil. Elle n'était rien. Et toujours, elle se sentira rien. Peut-être que son parfum sentait l'échec. Sinon, comment expliquer qu'en une heure à peine de conversation, il eût pu si bien la cerner, la décrire, elle, avec toutes ses faiblesses. Peut-être qu'il s'était prêté au jeu et qu'il avait eu de la chance de tomber juste avec quelques paroles vagues. Mais l'effet produit en Willa n'en avait été que plus saisissant. Lui qui avait été si doux, si délicat quelques dizaines de minutes auparavant avait brisé quelque chose avec les manières les plus rustres qu'il soit. Elle ne lui en voulait pas le moins du monde, au contraire. Elle qui était si motivée à commencer sa nouvelle vie d'audacieuse, ne put que constater qu'il ne suffisait pas de se motiver soi-même, il fallait aussi vaincre ses peurs. Et cette partie, n'était pas encore gagnée. Son plus grand ennemi était elle-même. Il fallait absolument qu'elle puisse prendre les armes pour combattre. Or, elle n'allait pas gagner si à la première remarque elle réagissait ainsi. La perspective d'affronter ses propres démons lui parut très effrayante. En jetant un coup d'oeil à l'homme en face d'elle, quelque chose naquit. Elle arriva presque à se convaincre que d'une manière ou une autre, son aîné pourrait l'aider. Mais c'était trop tôt. Il fallait qu'elle se prépare avant de faire un saut dans le vide. Cela lui arrachait le cœur de le voir se torturer ainsi, pour elle. Décidément, elle faisait une parfaite faiseuse de troubles. Elle s'en voulut encore plus au vu du ton glacial qu'il prit pour ensuite s'adresser à elle. Peut-être qu'il n'aimait pas qu'on le touche. Elle prit ainsi l'initiative d'enlever subtilement sa main. « Monsieur Hora... » Willa ne put rien dire. Il parlait, parlait, parlait. Il s'en voulait, c'était clair comme de l'eau de roche. La culpabilité la gagna totalement. Il n'avait rien fait pour mériter ça. Rien du tout, au contraire. Son savoir-vivre, ses manières douces n'avaient fait que de mettre la jeune sorcière totalement à l'aise. C'était les réactions démesurées de cette dernière qui sema la pagaille, se disait-elle. Elle attendit qu'il eût finit pour à son tour s'exprimer, elle ne pouvait pas le laisser comme ça, en total inconfort. « C'est bien vrai, l'erreur est humaine. C'est ce qui fait qu'elle ne peut être que pardonnable. Soyez plus indulgent envers moi, mais encore plus envers vous. Ce n'est pas de votre faute, vous ne pouviez pas prévoir que j'allais réagir ainsi. Moi-même, je me sens très stupide d'avoir agi avec tant de virulence et de froideur. Sachez, que cela ne me ressemble pas. Du moins, que je ne veux pas être cette personne. J'espère vous connaître plus pour un jour vous parler librement de tout ce qui me pousse à me barricader ainsi, mais en aucun cas n'allez imaginer que tout ceci est de votre faute. C'est une force extérieure qui vous dépasserait totalement, si je vous la contais. Retenez que je ne vous en veux pas. Que jamais je ne pourrais vous en vouloir pour ça. » Un sourire fleurit à nouveau à ses lèvres. Au fond, elle lui trouvait un côté bien adorable de s'inquiéter ainsi d'elle alors qu'il n'avait aucune raison de le faire. Cette capacité d'empathie envers autrui était tout à fait louable. Mais si cette capacité à déchiffrer les gens se réveillait aussi à d'autres moments, elle s'imaginait qu'il avait du se heurter à des cas bien plus ardus qu'elle. Du moins, c'est ce que la jeune Eagles se plaisait à penser. « Je vous demande pardon à mon tour. C'était délicat de parler d'un homme ainsi dont je ne connais rien. Si vous prononcez ces propos, cela doit forcément être une bonne raison. Je vous imagine difficilement porter des propos diffamatoires, encore moins envers votre géniteur. Vous le connaissez mieux que moi. Mais je suis également désolé que vos rapports soient aussi peu en bons termes. Un jour il se rendra sûrement à quel point l'amour qu'il porte pour son fils et sa volonté de le voir s'épanouir compte bien plus qu'une réputation. » Miss Paroles pleines de paix, d'amour et d'espoir. Miss qui parle de ce qu'elle ne connaît pas, surtout. Une famille inconnue, aucune expérience avec des enfants. Elle devait sûrement se tromper encore mais tant pis, elle assumait la responsabilité de dire n'importe quoi afin de sembler encourageante. Son père lui-même souffrait de n'être qu'un vilain petit canard au yeux de son père et auprès de sa fratrie. Il aurait préféré que son père soit content de lui plutôt que de le rabaisser ainsi. Toujours, ce sera le drame de sa vie. Elle espérait que ce ne soit pas un cas aussi extrême pour M. Hora. Tout de même, elle fut touchée qu'il se dévoilât, lui aussi. A elle, sans aucune contrepartie. Elle se rendit compte que lui aussi devait être blessé par certains événements. D'ailleurs, tout le monde l'était d'un certain point de vue. Elle fut un peu attristée de voir les yeux du maître de potion voilés par un éclair de... tristesse (peut-être?). Elle n'eut d'ailleurs qu'une seule envie, celle de le prendre dans ses bras. Envie qu'elle réprima, aussitôt qu'elle passa dans son esprit. Même en parlant de son père, il prit le temps de revenir à leur sujet de conversation initial pour s'excuser. Décidément. « La vie est déjà bien compliquée. Il y aurait mille et une raisons de se plaindre et pourtant, les esprits les plus sains ne le font pas. Et ce, pour une bonne raison, parce qu'il y a également mille et deux autres raisons de s'émerveiller. Alors, cessez de vous excuser, de vous en vouloir pour quelque chose qui vous dépasserait, je pense. Au contraire, soyez satisfait parce que votre capacité d'analyse est très bonne. La preuve, vous ne vous êtes pas trompé sur mon cas. Peut-être qu'une partie de moi vous déteste pour avoir ainsi raison, mais plus parce que j'ai du mal à m'accepter moi-même, vous comprenez. Et l'autre partie, elle, elle est plutôt contente d'avoir entendu ces paroles. Ma réaction va me servir de leçon. Moi qui me pensait guérie, je sais que je ne le suis pas totalement. Et maintenant, je suis en voie de devenir une battante pour vous, pour les autres, mais surtout pour moi. » Elle souriait totalement maintenant. Cependant, Willa ne put dissimuler sa surprise quand le professeur lui prit la main. La stupeur passée, elle se radoucit. Et rit. Qu'il était touchant de s'en vouloir ainsi pour un incident qui était déjà oublié dans son esprit. Elle rit franchement et savourait également le contact de leurs deux mains. C'était doux et chaud. Cela lui renversait même le cœur. Elle mit une courte et légère pression dans cette poignée de main pour lui faire sentir son contentement. « Ne jouez pas à l'imbécile, si je puis me permettre m. Hora. Vous ne méritez que qu'on vous prenne la main et qu'on vous embrasse. C'est déjà tout oublié, soyez sans craintes. Et bien loin de moi l'envie de vous gifler, oh la la, si vous saviez. » Elle avait envie de l'étreindre. Après sa petite colère pour rien du tout, elle avait besoin de sentir un peu de chaleur humaine. Leur deux mains jointes lui en procuraient déjà beaucoup. Cependant, revenant à la réalité, elle ne put s'empêcher de mettre fin à tout ça. « Et si, nous revenions, hum, à nos dragons ? » Elle lui sourit. L'orage passé. Elle n'avait plus que ça à faire. Elle ne put s'empêcher de trouver son regard trop insistant légèrement gênant. « Arrêtez de me regarder ainsi, je vais me mettre à rougir. » Ses joues déjà toutes empourprées, elle ne put s'empêcher de porter ses mains à son visage et de rire doucement. « C'est trop gênant. » Elle entrouvrit ses doigts pour regarder son professeur et s'aperçut qu'il la regardait toujours. Elle fit mine de soupirer, plus amusée qu'autre chose. Reprenant un peu son sérieux, elle mit ses coudes sur sa table et vint coller son menton sur ses mains. « Pourquoi me regardez-vous ? » L'envie de se cacher, d'être une petite souris ne fut jamais aussi grand qu'à se moment là. Puis s'enfuir, à toute vitesse. Courir le plus vite pour essayer d'enfuir le plus possible qu'elle commençait à sérieusement s'attacher à son professeur de potions.
love.disaster
Revenir en haut Aller en bas

Joseph Hora
Joseph Hora
‹ érudit ›


Mes Parchemins : 133
Ici depuis le : 18/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyJeu 24 Juil - 23:20


BEAUTÉ INTERSIDÉRALE ;
Oh ! Volcanique chaleur, la première fois. Pourtant, Joseph s'était confiné dans une humeur polaire, qu'aucune merveille de la nature ne saurait délivré. Évidement, s'il s'était laissé à la lumière superbe, il n'aurait tardé à faire de sa glace, un bien lointain souvenir ! Trop de choses enfouies, lui tenant à cœur, à faire désormais connues d'elle. Un drôle de besoin indicible, qu'il expliquera comme une mérité contrepartie qui se devait d'exister, sans quoi il ne serait à jamais qu'un imbécile de première. Un maladroit malotru, certainement. Un goujat ! Bien des mots – tueurs eux aussi, s'opposant tout à fait à l'élégance maniérée, politesse des enfants de cœur qu'il s'était construite. Sous aucun prétexte ! Ainsi donc, voilà qu'il tentait tout à fait de se faire pardonner, avec les plus belles intentions. En effet, il n'y avait derrière ses plates excuses, bien autre chose qu'un désir de redorer sa personne, mais bien une véritable volonté que Mademoiselle Eagles le pardonne tout à fait. Pour de vrai, pas juste pour le satisfaire, lui et son égo d'Écossais. Et si elle n'était en mesure de tout à fait passer l'éponge sur son arrogance ? Il s'en verrait détruit, et s'en voudrait... Oh, bien des millions d'années ! Tendu, Joseph l'était certainement. Était-il seulement possible d'éprouver davantage d'embarras ? Fort heureusement, dès qu'il eut finit d'étaler tout ce qu'il pouvait recelé, il fut tout à fait rassuré par la tournure de ses mots, qu'il trouva d'une grande sagesse, si l'on s'y penchait bien. Oh, le connaître davantage ? Un sourire sur ses lèvres d'imbécile. N'était-ce pas là, une bien adorable attention ? Une manière de lui faire miroiter bien plus que cette maigre – et chaotique, entrevue ? Ses désirs d'être ce qu'elle voulait se heurtaient inéluctablement à cette fameuse force extérieure. Serait-elle véritablement en mesure de lui en parler, un jour ? Puis, son étudiante se para d'un sourire, si parfait que Joseph le grava en sa mémoire, pour ses jours ombres. Ce fut donc au tours de celle-ci, de s'excuser auprès du portrait – que trop mélioratif – du père qu'elle avait dressé. Oh, histoire tout à fait pardonnée, et même plutôt vingt millions de fois qu'une ! Elle n'avait fait qu'être adorable et optimiste, rien de bien malheureux à cela ! Le maître des Potions s'en voulut tout à fait d'avoir bien le lui reprocher. Quand bien même, il ne put retenir tout à fait un rire à l'évocation de ce terrible jour où son père se rendrait compte de l'importance d'un fils. « Oh ! Certainement, mais je crains qu'en ce jour, les Moldus découvrent la magie et nous asservissent tout à fait pour ne plus avoir à faire fonctionner leurs bidules avec de l'électricité. Enfin » Un ton faussement grave, comme une prophétie bidon pour amuser un enfant. Malgré cette note de joie, Joseph ne s'empêcha guère de replonger tout à fait dans la moindre déception que son père avait engendrée. Retards répétitifs ! Combien de fois avait-il manqué son entrainement de Quiddich ? Quelques dizaines, tout au moins ? Quand bien même, ce sport ne plaisait qu'à moitié au môme qu'il était, simplement désireux de rendre fier. D'être un homme, un vrai, pardi. Une famille qu'il n'avait su maintenir, une femme qu'il n'avait pas aimé assez ! Des enfants, oh ! Ils n'en avaient choisi que les prénoms. Une énième excuse, des entrailles, comme toujours. La maturité dont son élève faisait preuve le cloua, si bien qu'il s'avoua désarçonné un temps. Oh, il succomba à sa franchise, d'une manière si délicieuse qu'un regain d'affection à son égard le titilla. Réaction démesurée ? Balivernes ! Comment aurait-il réagit si un sombre sot s'était enquit de lui dépeindre fidèle portrait ? Sans doute, aurait-il fait preuve d'un sarcasme étonnant – pourtant l'arme de son frère, et en serait sorti effondré. S'il s'était donné la peine de réfléchir ! Et puis, se sentant bien plus coupable qu'auparavant, il la supplia pour une claque, aussi maigre, ou bien forte soit-elle, tout en s'accaparant sa main. Oui, il se souvint alors du contact qu'il évoquait : Elle. Ses mains douces, sur sa peau. Ses paroles se heurtant à ses lèvres, qu'il tentait de deviner. Une larme, presque, sur ses joues alors qu'il était ébranlé de nostalgie. Un rire ? L'enseignant, quoique surprit, l'accepta avec plaisir. Oh, elle devenait davantage familière à mesure que les minutes filaient ! Et lui, Joseph, savourait la perfection de cette extase. Le rouge monta à ses joues, lorsqu'elle lui affirma qu'il était un homme à embrasser,e t non à gifler. Hum, à prendre la main aussi ? Mué par un drôle de diable en lui, il rebondit : « Oh, ma Chère Élève, la plupart des gens demeurent à la première étape. Enfin, je ne m'en plaints pas, c'même plutôt arrangeant quand c'est votre grand-mère qui vous sert la pince, mais quand même. Moi, lorsque le directeur m'a effleuré la main, ça m'aurait bien plus qu'il s'active. » D'une voix grave, comme un conteur de film. Sans lui laisser le temps de placer le moindre mot, il s'empressa de préciser qu'il ne s'agissait que d'une boutade, nullement à prendre au sérieux. « J'ai vraiment un humour de mauvais goût. » Soudain, son humour – hum, se raviva une nouvelle fois, et il se chargea d'être plutôt extraverti, le temps d'un entretien. « Je sais bien ce que vous préparez. » Dans son timbre, les inflexions de la suspicion. « Vous m'endormez avec vos charmantes paroles, me promettez que jamais vous ne me giflerez... Mais vous allez faire bien pire ! Ça se voit, ma chère : je ne suis pas né de la dernière pluie. Dès que j'aurais baissé ma garde, vous irez m’assommer avec un chaudron – ou du moins quelque chose d'aussi folklorique, et vous jetterez une malédiction sur le poste que j'occupe. » Pourquoi avait-il envie de l'amuser autant ? Pourtant, n'était-il pas bien trop lourd ? « Avant, c'était même mon métier, de prévoir les malédictions de poste, et ces choses-là. Une profession vraiment passionnante, je dois avouer. » Sans doute las de ses gamineries, elle proposa un retour à leur sujet initial : les Potions. Oh ! Il avait omit qu'il ne s'agissait que d'un rendez-vous scolaire, et non une conquête du Far Ouest. Et malgré ses souhaits, il décida de ne pas s'y prêté : véritablement capricieux pour quelques minutes. Ainsi, le maître des Potions – reniant alors sa matière, s'hasarda à ce superbe visage, dont le moindre relief lui inspirait la plus grande délectation. Sublime. Il outrepassa ses valeurs, parfois si présentes et les rangea au placard : se refuser un tel spectacle serait inhumain. Pourtant, dans sa manière de se délecter, il n'y avait la moindre perversion. Même, une certaine chasteté : jamais il ne se risquerait à quitter son visage, ou bien à paraître étrange. Et bien, qu'elle se mette à rougir ! Cette mise en garde ne fit que l'encourager davantage. Ses joues roses, si belles ! Oh, pourquoi le cachait-elle ? Même ses oreilles y trouvaient leur compte. Même lorsqu'elle le qualifia de gênant – qui eut pour effet de faire naître sur son visage une moue boudeuse, il ne put se détacher d'elle. N'était-elle pas touchée d'une telle attention ? Audacieuse, voilà ce qu'elle lui sembla. L'ultime question ? Et alors, pour la première fois depuis le début de ce petit jeu, son regard se perdit sur le sol. Quelques infimes secondes. D'ailleurs, ses yeux ne tardèrent pas à s'orienter une fois encore, sur son adorable minois. « Je ne veux pas paraître déplacé, encore moins impoli. De ce fait, j'hésite grandement à vous faire part de ce qui me pousse à vous regarder autant. Mais, ma chère, pour répondre à votre question, je vous poserais une autre : si un féru d'art – dans toute sa chasteté, resterait planté devant des heures devant une toile complexe, merveilleuse et vivante, devrait-il fournir une explication ? Pas la moindre, Mademoiselle Eagles. » Une énième cigarette à ses lèvres. À croire qu'il oubliait la présence de ses éphémères. Des volutes, tout autour de son visage. « Mais, car vous me le demandez si gentiment et que vous avez bien le droit de savoir, je vais vous fournir une explication. » Un grand sourire naquit sur ses lèvres, lui donnant un air d'enfant béa. « Les belles choses me font vibrer, ma Chère Élève, et lorsqu'il m'est donné d'en voir une, je m'en délecte. Je grave son image dans mon esprit, ne la cueillant jamais, de peur de l'esquinter. Alors, je me contente de ce que mon esprit en a conservé, et de là, je vis une merveilleuse semaine. Mes journées, mes peines sont éclaircie. On peut donc en conclure que les belles choses sont pour moi, primordiales. Comme les écailles de tortue aux produits de beauté sorciers. » Une seconde pause, durant laquelle ses yeux suivirent les courbes de sa mâchoire. « Aussi bien les fleurs, que le soleil matinal, ou bien un sourire sur le visage d'un inconnu. Mais bien plus encore au rang de ces belles choses : votre personne. Votre minois royal, si je puis me permettre. Vos joues qui se rehaussent de couleur quand vous êtes heureuse, de ces yeux qui brillent d'une infinie intelligence. Je vous détaille car vous me fasciner de beauté, de fraîcheur. Mais, je vous pris de ne pas voir dans mes propos ceux d'un vieux professeur en quête de jeunesse, de chairs, mais une déclaration, comme une quatrième de couverture, pure et platonique d'un homme pour qui vous êtes la délectation de ses yeux. »
Revenir en haut Aller en bas

Wilhelmina Eagles
Wilhelmina Eagles
‹ audacieuse ›


Mes Parchemins : 267
Ici depuis le : 17/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyVen 25 Juil - 17:45


 
joseph&wilhelmina

mes peurs se sont toutes endormies, mes vacarmes sonores n’ont pas ouvert l’œil de la nuit.

Encore une fois, elle ne sut que répliquer aux sarcasmes de son professeur. Le silence lui sembla la meilleure réponse, parler de M. Hora père commençait à la mettre mal-à-l'aise. Elle crut voir les yeux de son aîné briller. Ô, si cela pouvait épancher sa rancœur et son amertume, elle l'encourageait volontiers à pleurer. Tant pis si la honte ce serait emparé de lui plus tard, si cette unique larme avait ouvert la voie à toutes ses précieuses sœurs, la jeune sorcière aurait volontiers prêter son épaule au sorcier. Loin d'elle l'idée de le regarder pour se moquer ou même d'être réconfortante en vue d'une prochaine récompense, non. Seule l'empathie pour cet homme était le moteur de ses actes. L'émotion qui suivit la fin de cette conversation sur son paternel et sur elle lui sembla bien emplie de tristesse sur le visage de son professeur. Lui aussi semblait secoué, elle le vit se rembrunir et se hâta d'enchaîner sur un sujet plus gai. Elle ne pouvait supporter un spectacle aussi déchirant. Elle fut contente de voir son visage aux quelques couleurs sur lequel fleurit une esquisse de sourire. « Attendez une seconde ! Voulez-vous dire que personne ne vous embrasse jamais ? Vous portez-vous vous bien ? Pensez à consulter un médicomage au plus vite, je connais peu de personne qui ne sont pas devenues folles parce qu'elles n'avaient pas reçu d'affection depuis Salem. » En entendant la suite, elle ne put ricaner. « Oh je vois, vous préférez choisir minutieusement les personnes avec qui vous voulez avoir des relations plus poussées. Vraiment, je n'imaginais que le directeur fut à votre goût. Un érudit et un fraternel, c'est peu courant. » Elle prit son verre et le porta à ses lèvres. « Ne vous censurez pas, je le trouve très bien votre humeur. Je fais difficilement mieux. » prononça-t-elle avant de finir son verre de jus de citrouille. Le professeur déclara d'un ton presque solennel qu'il savait ce qu'elle planifiait. « Vraiment ? » Elle ne put réprimer un sourire en coin puis rit franchement aux doutes auxquels le professeur était confronté. Décidément, en plus d'être brillant, il avait de l'humour. Quoique c'était fort prévisible. Ne disait-on pas que l'humour était le signe d'un esprit fin et vif ? « Je m'incline, M. Hora. (Elle fit une sorte de révérence pour accompagner le geste à la parole) Vous avez su deviner mes intentions avec une telle précision. Ne seriez-vous pas doté du don de clairvoyance, par hasard ? (Elle leva un sourcil interrogateur) Ai-je l'air si dangereuse que ça ? (Elle sourit) Non sérieusement, je crois que vous avez trop été exposés aux fumées de mes potions ratées. Les effets commencent à nuire à votre bon sens. Je ne pense pas être autorisée à faire quoique ce soit après tous les chaudrons que j'ai explosé pendant votre cours. Et, au contraire, je vous suis complètement redevable. Je laisserais à d'autres que moins le soin de vous tuer à coup de louches ou pire, de vous faire renvoyer. (Elle se racla discrètement la gorge) Je plaisantais bien évidemment, ne me prenez pas pour une internée d'Azkaban. » Alors qu'elle avait essayé de se composer une mine sérieuse, un sourire revint fleurir sur son visage. Il n'y avait plus personne. Et si Willa tournait la tête dans la tous les sens, se tordait le cou, c'était pour bien le vérifier. Ils étaient un peu comme seuls au monde, leur bulle de calme, de silence, les protégeant de tout. Pour le moment. Elle savait bien qu'elle regretterait peut-être ce rendez-vous. Qu'elle passerait une nuit, une journée, une semaine, un mois à se demander pourquoi elle avait fait ça et pas ça; pourquoi elle avait pas dit ça et ça. Mais pour le moment, c'était le paradis. Point barre. Du moins, ce fut parfait jusqu'à ce qu'il décide à la fixer ainsi. Ses yeux sur elle, aussi insistant, la transperçaient d'amour. Ce n'était pas l'intention du professeur, elle le savait. Mais ils résonnaient ainsi dans son cœur. Son regard l'apaisait profondément car à l'extérieur, de tout son corps transparaissait l'embarras. Il ne la dévisageait pas ni ne la jugeait. C'était autre chose. Quelque chose qui lui était inconnu, quelque chose de bien trop beau pour être nommé. Du rose, il est passé au rouge. Lui souriait. Elle, pas du tout. Mais elle finit par se prendre au jeu. Comme une petite souris trouvant le chat bien sympathique. Willa planta son regard dans le sien, sentant ainsi son corps enveloppé de milles délicatesses furtives. Elle attendait quelque chose. N'importe quoi. Une justification, le mot fut éclair dans son esprit. Mais soit il n'y en avait pas ou, en tout cas, aucune ne vint. Et puis, il eût ce sourire. Mystérieux. Inquiétant. Attirant. Il se décida enfin de parler pour le plus grand plaisir de l'étudiante. Il fit un rapprochement avec un amateur d'art, devant une toile et lui demanda si oui ou non, le passionné devait justifier son admiration pour l'oeuvre. Elle pensait que oui. Qu'il devait expliquer ce qui retenait son attention, ce que la vision du chef-d'oeuvre entraînait en lui, pourquoi il restait là, en somme. Mais d'un côté, on pouvait aimer les choses parce qu'elles nous plaisaient. Sans pouvoir mettre de mot dessus, sans devoir justifier. L'adage qui illustrait le plus ce comportement était 'tous les goûts sont dans la nature'. Mais elle, Willa refusait de se retrouver dans l'obscurité. Elle voulait savoir pourquoi il la regardait. Pourquoi elle et surtout, pourquoi ainsi. Elle ne sût jamais si la réponse la contenta ou non. Elle baissa les yeux par pudeur, quand il parla. Quand il énonça la raison pour laquelle il la regardait. En vérité, rien ne la charmait vraiment. Elle s'extasiait de tout, ne boudait aucun plaisir. Mais rien, ne conquérait autant son cœur que les manières de monsieur Joseph Hora. Elle s'abandonnait volontiers à être elle-même en sa compagnie même si ce ne fut que leur première entrevue. Tout dans ses gestes et ses paroles la mettait à l'aise. Une aisance telle qu'elle s'accordait à rire avec lui, dévoiler un petit peu de son passé tout en parlant avec une certaine contenance, toujours en le vouvoyant, se voulant être perçue comme son égale. Aussi, son esprit se laissa à penser qu'en plus d'être un habile potionniste, son professeur jouait à l'alchimiste. Comment cela aurait-il pu en être autrement ? Il faisait de cette taverne plutôt rustique, un endroit doux, flamboyant et chaleureux. Pour un peu plus, on aurait crû un bout de paradis terrestre où régnerait les couleurs, la joie et les plaisirs simples. Il la percevait même comme un délice. Essayait-il de la séduire en usant d'un tel discours, en peignant un autre visage que le sien ? Une personne belle et lumineuse. Ce n'était pas la première pensée qui lui venait à l'esprit quand ses propres yeux se regardaient, elle, dans le reflet du miroir. La Malheureuse ne s'était jamais mieux définie elle-même qu'à travers le regard des autres. Le monde bien cruel que la haute sphère aristocratique n'interdisait en rien les bassesses et les insultes ; elles étaient bien cautionnées et avaient même des vertus notamment celle de durcir le brave gaillard. Pour un esprit aussi léger, pur et fragile que le sien, trop de médisances eurent raison de son estime d'elle-même. Pourtant, par quel heureux sortilège, le maître des potions chassaient tous ses complexes. Elle se laissa griser par ses mots, un frisson de contentement lui parcourut l'échine. Willa rougit. Quand il eut fini, elle releva la tête. Sa cigarette se consumait toute seule tandis qu'elle laissa planer un silence. Un sourire timide prit place sur son visage. « Vous m'avez pris en traître avec vos beaux mots. » Elle détourna son regard un instant, mordant sa lèvre inférieure, ignorant où se mettre. Elle ne pouvait pas lui échapper. Elle devait répondre à ça. « Je ne sais pas quoi vous dire. Cela me gêne mais plus que ça, c'est le plaisir qui prime. Je vous assure. On ne m'avait jamais parlé ainsi, vous comprenez. D'ailleurs, on prend peut souvent la peine de me détailler comme vous avez du le faire. Et... hum... (Ses yeux fixèrent le plafond comme si soudain, la poutre en bois était devenue à ses yeux aussi séduisant qu'une sirène) Vos jolies phrases ne sont tombées dans le vide. Elles résonnent en moi et je sens qu'elles ne s'évanouiront pas de si tôt. Un homme comme vous regarder une fille comme moi, puis la décrire en des termes si flatteurs. Je ne peux pas rester indifférente. » De l'index, elle enleva une poussière dans l'oeil. En réalité, elle voulait chasser cette larme, cette larme d'émotion. Émotion qui l'avait étreinte en même temps que le sens des paroles du professeur. Willa se redressa comme prise d'un courant électrique d'audace. « Je pense que je vais regretter mes propos parce qu'ils sont peu appropriés à la situation mais je voulais vous dire qu'en tout honneur et avec tout le respect que je vous dois, vous pouvez trouver en moi une oreille attentive. Nous n'avons fait que de parler de moi jusque là, du moins, la plus grande partie du temps. Je me doute que vous préférez sûrement prendre sur vous ou même, trouver d'autres personnes plus adéquates à comprendre mais si jamais vous vous sentez mal un jour, sachez que je suis là. Vous m'aidez énormément, j'aimerais vous rendre la pareille et … Et voilà. Vous pouvez avoir confiance en moi, professeur. J'espère que vous méditerez longuement cette proposition dans votre esprit. » Elle lui sourit. Elle ne faisait que ça, d'ailleurs. Mais ce n'était pas plus mal. Le Passionné méritait des sourires. Il méritait autant de sourire qu'il en faisait naître. « Oh, et au fait, merci. Merci beaucoup. Merci, aussi pour vos compliments que votre présence. Vous êtes quelqu'un de bien et je suis encore surprise que vous m'accordez autant de temps. Le monde a soif de personne comme vous. » Secouant ses cheveux, elle les regroupa et les mit d'un côté de son épaule. « Vous savez quoi ? Je serais presque prête de tout le temps faire sauter mes chaudrons si cela entraînait à chaque fois une entrevue avec vous, professeur ! » Elle gloussa comme une pintade. La faute aux hormones, sûrement. Elle se rendit compte de l'énormité qu'elle avait prononcé et fit une moue faussement désolée. « Pardonnez-moi, mes mots ont dépassé ma pensée. » De nouveau son ton jovial et léger, elle voulait à son tour essayer de le dérider.
love.disaster
Revenir en haut Aller en bas

Joseph Hora
Joseph Hora
‹ érudit ›


Mes Parchemins : 133
Ici depuis le : 18/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptyVen 25 Juil - 21:20


BEAUTÉ INTERSIDÉRALE ;
Soulagé ! Tout à fait, rien qu'à voir que son humour, d'aussi mauvais goût soit-il, plaise à son étudiante. Même, elle y répondait avec un ravissant entrain, l'entraînant tout à fait à continuer sur sa lancée. Oh, derrière cette boutade, il était bien vrai qu'un manque profond d'affection, ou bien d'affection sans grandeur derrière, présentait une situation sérieux si l'on y pensait bien. Elle causa un rire, chez lui, presque semblable à un soupire. Sa répartie, tout à fait séduisante, si bien que ses joues rosirent encore et qu'une drôle de chaleur nageait en ses veines, le réchauffant entièrement. « Pour tout avouer, je me suis échappé de Ste Mangouste, car... J'étais tellement en mal d'affection que j’étreignais le moindre étranger, et forcément, c'est plutôt embarrassant. Enfin, douloureux quand il s'agit d'un auror carrément barge (une grimace sur-jouée sur son visage). » Empruntant alors le ton que l'on usait pour les secrets d'état, il se pencha vers Mademoiselle Eagles. « Et c'est bien parce que je le laisse m'embrasser – ce drôle de fraternel, que je peux occuper ce poste. Vous pensez bien que le côté très Poufsouffle de ces gens-là... Oh, me déplait tout à fait. » Un air de paon vexé, qu'il arborait désormais. « Et puis, vous savez, ça ne me dérange pas tant que ça, car il ressemble au type du Titanic, en plus empatté, mais ils ont vraiment un air. » Alors, elle le félicita pour son comique, enlevant alors de lui, tout doute quant à cela. Oh, qu'elle parle pour elle : tout à fait amusante, avec sa mignonne révérence, tout à fait gracieuse même si précipitée. Lorsqu'elle évoqua la possibilité d'un don de clairvoyance, de troisième œil, il ne retenir un rire sincère : oh, de beaux souvenirs ! Il se souvint du cours où il s'était incrusté de Mme Tra... hum ? Peu importe, il s'agissait d'une drôle d'imbécile, convaincue de sa propre étude du futur. Qu'il s'était plu à rire d'elle ! Dangereuse ? Le rictus de l'amusement sur ses joues. Ne deviendrait-elle pas davantage effrontée ? « Ma chère, vous ne pourrez même pas m'avoir par surprise : je suis un peu voyant, voyez-vous. Donc, même si vous envoyez toute une armée pour me vaincre, d'ailleurs composée de tous les Mages Noirs ressuscités, j'aurais largement le temps de m'enfuir avant d'être touché. J'irais sans doute me cloitrer dans un pays inconnu, dont vous n'avez même pas idée. Et quant à mon poste, il n'a pas grande importance – enfin, il en a une morale comme je vous l'ai dit, mais je crois que perdre la vie serait bien plus contraignant qu'être au chômage. » Puis, il décida de revenir à son niveau en potion, qu'il avoua pas si catastrophique que cela. « Oh, ne vous dénigrez pas autant : j'ai bien pire élève. Une s'amuse à chaque cours, à trouver la meilleure manière de faire exploser son mélange et de répandre l'odeur la plus nauséabonde qui soit. Et puis, elle le fait par envie, et non parce qu'elle ne s'y intéresse pas, vous voyez. Du style, je lui précise bien que la salamandre se met avant les racines d'if, mais elle trouve le moyen de mettre de couper la salamandre en dé, de mettre des racines de boulot – du boulot, mondieu ! De mélanger dans le mauvais sens, et bien évidement, ça relève de la bombe nucléaire plutôt que de la potion de sommeil. » Un soupire interminable. « Vous, au moins, vous n'êtes pas un danger public. Même, je suis certain que si vous donniez du vôtre, vous serez vraiment bonne élève. » Oui, il n'y avait aucune raison qui empêcherait son étudiante de s'améliorer, si ce n'était de la mauvaise volonté. Puis, ce jeu de regard l'emprisonna tout à fait. Oh, beauté ! Chef-d'œuvre. Et en sa mémoire, un véritable remue-ménage. Blessé tout à fait de nostalgie, comme ravagé par ce qu'il n'avait osé faire, Joseph s'avoua vaincu : ses pensées le torturaient sans la moindre miséricorde, et y riposter ne faciliterait en aucun cas les choses. Alors que son regard s'attardait sur son interlocutrice, de vagues images, sensations ! Du temps où il l'avait encore entre ses bras, sa douce française. Se souvenait-il encore de son visage ? N'était-il pas devenu, tristement incolore ? Ses yeux, quelle était leur couleur ? L'intelligence ? Mauvaise réponse, visiblement. Non, le temps avait lavé son portrait, sans pour autant emporter les nombreuses séquelles. Joseph ne parvenait plus à se remémorer son parfum, pourtant si capiteux dont il jurait s'en souvenir hier encore. Le son de sa voix ? Lui même, depuis longtemps effacé. Oh ! Le plus désolant dans cette histoire ne résidait pas en ces détails en chute libre, mais bien en le simple fait qu'il n'était pas plus navré que cela. Non, aucun sentiment de désespoir infini ne s'était emparé de lui, et il n’éprouvait à cela qu'un mince regret. Et pourtant, une fois que Mademoiselle Eagles serait parti, qu'il serait de nouveau seul, seul dans la foule ou bien dans le vide réel, son Envolée reviendrait le hanter, l'insultant tout à fait pour avoir osé s'être aventuré auprès d'une femme, même s'il n'y avait la moindre ambiguité. Et quand bien même, de toutes ses forces il démentirait, cette indicible nature le poursuivrait, lui exposant mille tentations, toutes plus cruelles les unes que les autres, dans le simple dessein de le faire culpabiliser. Mais pour l'instant, tout cela n'avait qu'une moindre importance. Si moindre, que le maître des potions relégua ses préoccupations à la plus basse place de sa pyramide. Après ses belles paroles, son étudiante s'avoua presque vaincue, si l'on voulait, si bien que son regard se détourna. Une lèvre mordue, lui évoquant alors la provocante Dragomir, lui contractant alors l'estomac. Non, son esprit n'allait certainement pas le laisser tranquille de si tôt. Un homme comme vous, une fille comme elle ? Pas demeurer indifférente ? Une autre chaleur, dans ses veines. Était-ce l'émotion, qui poussa Mademoiselle Eagles à essuyé son œil, si discrètement ? Puis, comme renouvelée, elle se redressa et s'en alla pour une bien longue tirade. Ce qu'elle déblatéra, toucha tout à fait l'imbécile qu'il était, si bien qu'un sourire, aussi bien éteint que joyeux, barra son visage. « Ce que vous venez de me dire là, c'est vraiment une belle attention. Je... j'en suis infiniment ravi (il n'aurait guère pu être davantage sincère.), et je promets que si un jour, une terrible langueur me prend, je me souviendrais de vos mots. Même si, je n'aurais pas vraiment le courage de venir vous déranger : mes états-d'âme n'ont pas un grand intérêt. » Ses sourires le ravissait, si bien que se concentrer sur sa voix relevait du titanesque. Des compliments à son égards, délicieusement dits. « Et bien, ma chère élève, je pense que le monde n'a soif que de lui-même, et que les autres ne sont qu'un prétexte. Et, vous accordez de mon temps n'est pas un calvaire. » Même tout au contraire, mais Joseph ne se résolu guère à l'ajouter, jugeant que c'était certainement bien trop. Et puis, une telle chevelure secouée le perdit tout à fait: il avait toujours trouvé les cheveux des femmes formidables, quand ils étaient naturels. Soyeux, ils l'étaient toujours. Et sa mère ! Roux, adorablement roux. N'était-elle pas fantastique ? Il eut alors une pensée pour elle. Oh, la belle dame ! Voilà qu'elle lui avouait être prête à un génocide de chaudron, rien que pour sa compagnie. De vagues couleurs s'installèrent sur ses joues, s'accentuant encore lorsqu'elle s'excusa après un rire adorable. « Vous inquiétez pas, vous n'avez pas à être pardonnée, car pour cela, il faudrait que je vous en veuille ne serait-ce qu'un peu. » Inspiré, il poursuivit. « D'ailleurs, je crains que nous ayons besoin d'un autre, pour véritablement parler potion. Enfin, si vous êtes toujours motivée pour cela : je comprendrais bien que cela vous ennui. Moi-même, si l'on m'aurait proposé des heures supplémentaires à supporter un professeur plutôt chiant, et en dépit de toute ma bonne volonté, j'aurais automatiquement refusé. » Un sourire. « Car, lorsque j'enseigne, j'ai l'impression d'être parfois tellement pris dans ce que je déblatère, que je ne me soucie plus de savoir si... si mon auditoire me suit tout à fait. Enfin, parfois j'entends. Même si je suis bel et bien conscient que le jour où un enseignant sera tout à fait écouté, n'est certainement pas arrivé. » Sur sa lancée, il s'enquit de quelques questions. « C'est bien mon tour de faire mon journaliste, mademoiselle Eagles. » Un brin malicieux dans la voix, ma foi. « Alors, ma chère, je ne crois pas que vous étiez à Lungard avant, et de ce fait, si ce n'est pas trop indiscret, j'aimerais savoir où vous étiez avant, et si cette école vous plait. » Évidement, sa curiosité maladive s'était belle et bien éveillée. « Alliez-vous dans une école de magie, avant ici ? » Peu après, une toute autre question lui brulant tout à fait les lèvres. « Ce n'est pas à propos, mais je sens que vous pourrez me répondre franchement : comment les élèves me voient-ils ? Je veux dire, comment je suis en tant qu'enseignant : mauvais, barbant ? »
Revenir en haut Aller en bas

Wilhelmina Eagles
Wilhelmina Eagles
‹ audacieuse ›


Mes Parchemins : 267
Ici depuis le : 17/07/2014

symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) EmptySam 26 Juil - 23:15


 
joseph&wilhelmina

mes peurs se sont toutes endormies, mes vacarmes sonores n’ont pas ouvert l’œil de la nuit.

Un éclat dans les yeux, une petite lueur comme une étincelle. Le professeur rit légèrement et le sourire de Willa s'étire lentement sur ses lèvres, avec une tendresse qu'elle-même ne se soupçonnait pas de posséder. Parce que jamais auparavant elle n'avait eu une conversation aussi longue avec quelqu'un. Du moins, c'est faux. Il y avait eu Allie. Disons simplement qu'elle avait oublié à quel point c'était agréable de discuter ensemble. Willa, elle tourne pas vraiment rond des fois, peut-être qu'elle aussi elle est atteinte de ce mal ; elle manque d'affection. Une affection autre que celle que des camarades ou que son frère pourraient lui apporter. Du coup, dans la vie de tous les jours, elle est un peu bancale, un peu bizarre. Elle n'a pas cette délicatesse et cette tendresse qu'on attendrait d'une jeune femme de vingt-deux ans. Elle est le tranchant des couteaux usés, faussement dangereuse et peu apte à vraiment faire du mal, ceci dit. Avec la jeune sorcière, jusque là, ça passe ou ça casse – et généralement, ça casse. Mais plus à Lungard. Et encore moins avec son professeur. Il sait lui parler, elle aime lui répondre. Ils blaguent ensemble, il va même s'inventer une vie parallèle. Un malade mental, voyez vous ça. C'est bien trop gros, tellement gros que c'en est drôle. D'ailleurs, il semblerait qu'il est connu quelques mésaventures. Que c'est fâcheux. L'Audacieuse prit un air étonné quand il avoua les conditions de son embauche au château. Elle ne put glousser quand il prit un air fier. Il compara Tiberius Cox à un certain type... « Titanic ? Qu'est-ce donc ? » Elle ne put s'empêcher de lui poser la question. Elle n'avait jamais entendu parler de ça avant. Était-ce une ancienne bataille européenne ? Un nouveau magasin en vogue ? Non... ce nom ne lui évoquait rien de rien. Devant son air légèrement trop vaniteux, elle ne put résister à se montrer faussement plus cruelle. « Vraiment ? Vous êtes une part voyant ? Voilà qui est intéressant... et terrifiant. Même si vous ne redoutez pas le pouvoir de tous les Mages Noirs que tout le monde sorcier a pu abriter en son sein, je suis certain que vous avez une autre faille. Une faiblesse quelconque. Votre talon d'Achille qui pourrait fait s'effondrer votre certitude de victoire. Et s'il le faut, je me chargerais de le débusquer moi-même. Je vous traquerais, même chez les Esquimaux même dans le terrier du lapin blanc, partout. Comptez sur moi. (Reprenant son sourire, elle baissa les yeux un instant) Excusez-moi, en plus d'être une piètre méchante, je suis bien piètre comédienne. » Son aîné semblait vouloir croire en elle car encore une fois, il prononça quelques paroles encourageantes. Elle savait qu'elle n'était pas si mauvaise en potion, elle manquait de rigueur et surtout, il avait du remarquer qu'elle n'écoutait pas vraiment en classe. Cependant, elle s'était promis de changer ça, surtout après avoir fait la rencontre du personnage. C'est pourquoi elle ne fut pas vraiment surprise d'entendre qu'il y avait bien plus mauvais élève qu'elle. Elle ne put s'empêcher de pouffer en entendant les mésaventures du maître des potions avec cette élève. Elle semblait lui en faire voir de toutes les couleurs. Elle compatissait certes, mais ne put s’empêcher d'éclater de rire. « Oh très cher Professeur, je serais bien contente de connaître l'identité de cette chère élève qui vous cause bien des tourments. Ce doit être une scène fort drôle, du moins, pour un spectateur. Vous me rassurez un peu, je sais maintenant qu'il y a d'autre cas pire que le mien. J'arrive même à comprendre pourquoi ma compagnie ne vous est pas si désagréable. N'avez-vous donc rien fait pour capturer cet électron libre ? Vous, qui semblez pourtant implacable, seriez-vous désarmé devant cet esprit farceur ? L'excès de blagues peut vous mener jusqu'à la folie, vous savez, vous devriez faire attention. Cela pourrait être fatal à votre âge. » Elle hocha la tête comme si elle prodiguait le conseil le plus sage au monde. Mais non. Elle se moquait bel et bien de lui, toujours gentiment, bien sûr. Elle se sentait proche du professeur d'une certaine manière. C'est comme si elle sentait que quelque chose les rapprochait. Elle ne pouvait pas mettre de mot sur ça. Elle ne savait même pas s'ils se reverraient après, en dehors des cours. Peut-être même que l'année se déroulerait sans encombres, sans qu'elle ne le revoit vu que ses notes, grâce à un quelconque enchantement, s'amélioreraient. Elle préférait ne pas penser à ça pour l'instant. Elle se contentait de regarder l'homme en face d'elle, ses yeux peignant tout le respect et l'admiration qu'elle lui portait. Il était réellement une personnalité intéressante. Elle aimait sa façon de s'exprimer, ses expressions faciales et aussi la manière dont il fumait ses cigarettes. Avec un certain détachement mais on sentait qu'il les appréciait. Elle n'avait vu quelqu'un en enchaîner autant d'un coup, ceci dit. Fumait-il depuis longtemps ? Sûrement. Elle n'avait jamais goûté au tabac et ne s'en portait pas plus mal. Elle ne comprenait pas ce qui poussait les gens à consommer ce genre de produits. Ils y touchaient un jour, le lendemain ils ne pouvaient plus s'en passer. Elle n'eût jamais plus envie d'essayer qu'à cet instant même. Le regarder exhaler de la fumée dans l'air avait quelque chose d'hypnotique. Willa trouva m. Hora terriblement séduisant derrière sa cigarette. La cigarette rendait-elle les gens beaux  ou les gens beaux étaient-ils plus enclins à fumer ? Cette question n'avait pas de sens, c'était certain. Seulement, faire le rapprochement entre la beauté et cette drogue douce soulageait un peu sa conscience. C'était complètement déplacé d'observer son professeur et pire, de le décrire en ces termes. C'était un homme certes, mais il restait son professeur. Quand bien même cette dernière vérité n'aurait pas été vraie, admettons, dans une réalité parallèle, plus de choses les séparaient que les rapprochaient. Bien sûr, elle s'imaginait des choses bien plus folles qu'une relation purement professionnelle. C'est pourquoi elle se força à penser à autre chose en lui proposant son oreille. Elle n'avait pas beaucoup d'expérience en matière de vie, l'inverse aurait été plus judicieux mais tant pis, elle tentait le tout pour le tout. Sa réaction chassa ses craintes d'avoir été trop déplacée. « Cessez d'être dur avec vous-même. Chacun possède ses problèmes dont la gravité est variable. Il est confortable d'avoir quelqu'un d'extérieur pour pouvoir vous aider un peu à vous en sortir ou à y voir plus clair. Enfin quoiqu'il en soit, si je peux vous être utile d'une façon ou d'une autre, n'hésitez pas. Vraiment. Ce ne sera pas une corvée pour moi. » Quelle altruisme de sa part, Caleb serait fière d'elle. Du moins, c'était du petit altruisme, celui de base, presque au rang de politesse mais peu importe. Elle était sincère quand elle lui proposait son aide. Elle fut plus tranquille en entendant de sa bouche qu'il n'était pas là par devoir. C'était rassurant. Elle se radoucit et rougit, à cause de sa tournure de phrase. Il sous-entendait qu'il ne lui en voulait nullement mais de la façon dont il le disait. Par Merlin ! Elle eut l'impression de recevoir 30 sorts de confusion, d'une traite. L'effet se dissipa quand il revint à son sujet de conversation favori, les potions ! Ironie, bien sûr mais maintenant, il fallait qu'elle lui avoue quelques nuances. « Vous avez raison. L'orateur, le conférencier aura beau connaître son sujet sur le bout des doigts, si l'auditoire n'est pas réceptif, le temps passé ne serait qu'une perte de temps. Encore pire que de chasser les gnomes de son jardin. Vous savez, vos cours sont très bien construits. Et les potions, en soi, c'est for intéressant. Vous m'avez pris en flagrant délit de rêverie pendant le premier cours mais je vous assure que c'était tout à fait exceptionnel. En réalité, j'étais légèrement nostalgique de chez moi. J'appréhendais vraiment cette rentrée. » Elle fut amusée, quoiqu'un peu anxieuse de le voir prendre ce qui avait été jusqu'à maintenant son rôle. Elle avait posé les questions avec une curiosité non dissimulée. C'était tout à fait légitime que m. Hora voulu en faire de même. Une question générale, celle à laquelle elle s'attendait, en réalité. Puis une autre, plus surprenante. Elle se décida de faire les choses dans l'ordre. « Encore une fois, vous avez vu juste. Je ne sais pas ce que vous savez de moi mais vous avez pu remarquer que j'ai fait ma cérémonie de répartition cette rentrée. Cérémonie, d'ailleurs inoubliable tellement les péripéties me semblent folles. Je viens de Seattle, aux États-Unis. J'ai fréquenté l'école de magie de treize à dix-sept ans. Avant, j'ai eu le droit à des précepteurs. Pendant également, mais seulement pendant les vacances. Pour ce qui est de mon avis sur Lungard, préférez-vous la version courte ou longue ? (Elle sourit) Je vous laisse le choix sur ce point. » Elle dégagea ses cheveux de sa nuque et se pencha au dessus de la table. Elle présenta la naissance de son cou au professeur, un peu en dessous de son oreille, se trouvait les insignes de l'école, signe d'allégeance totale. « Regardez, voilà le blason de cette école. Scellé magiquement, comme si on portait son parcours professionnel sur soi. » C'était surtout une des écoles les plus réputées et les plus élitistes. Porter cet insigne était considéré comme une chance, c'est pourquoi le passage du tatouage était un des rituels d'entrée les plus anciens. La proximité soudain, qu'elle-même avait entraîna la gêna bien plus que l'inconfort que lui procurait cette position. Elle revint à sa place, oubliant le souffle chaud du professeur sur sa gorge. Elle sourit. « Alors comme ça, vous voulez savoir ce qu'on pense de vous ? Vous vous adressez à la bonne personne, étant nouvelle, j'ai pu avoir droit aux commentaires de mes camarades sur tous les professeurs. Et de tous, vous êtes considérés comme le pire. On dit que derrière votre apparence raffinée et élégante, vous seriez en réalité quelqu'un d'horriblement laid, sous l'effet permanent du polynectar. On vous prête un goût prononcé pour la boisson et certain parient que c'est le Polynectar. Vous auriez tué quelqu'un pour ensuite usurper son apparence. Que des élèves ne seraient jamais revenus d'une heure de colle avec vous et que c'était bien sûr les gens au courant de toute votre machination machiavélique. (Elle rit) On dirait le scénario d'un film d'épouvante. Je vais trop loin. Non, en réalité, tout le monde s'accorde à dire que vous êtes un bon prof mais que votre côté trop passionné prend le dessus. On vous juge trop dur, trop demandeur. Vous être trop sévère, de l'avis de tous. Vous oubliez que la plupart ne toucheront plus jamais de chaudron après la fin de leur scolarité. Des garçons de ma faction vous trouve barbants car leurs amies n'arrêtent pas de louer votre élégance, ceci dit. » Elle se rapprocha de lui, baissant tout à coup la voix. « J'espère ne pas vous froisser en répétant les dires de mes camarades. Il ne faudrait pas que cela vous vexe ou que cela vous fâche. Vous m'avez demandé une réponse honnête. » Elle hésitait presque à reprendre la main du professeur mais au dernier moment se ravisa. Incorrigible.
love.disaster
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



symphonie de douceurs (joseph) Empty
MessageSujet: Re: symphonie de douceurs (joseph)   symphonie de douceurs (joseph) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

symphonie de douceurs (joseph)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
YOU CAN DO MAGIC :: taverne-